Les entraînements. C’est trop de la balle pour moi de pouvoir ENFIN dérouiller un candidat gratuitement. Vous imaginez ? Avoir la possibilité de frapper n’importe quel crétin de ce château sans risquer la colère de la vieille conne. C’est juste énorme, un prétexte merveilleux pour passer ses nerfs. Et je ne vais pas m’en priver cette fois, parce que je n’ai fait aucune connerie et que j’ai raflé tous les avantages, histoire d’éviter les mauvaises surprises. J’espère que ces bouseux commencent à piger qui c’est le patron ici. Du coup je me suis empressé de solliciter la présence de la ventouse pour qu’elle soit ma partenaire avant que bobonne me devance. Je me fais une joie de pouvoir la défigurer sans qu’elle ne puisse me le reprocher vous voyez. Et bizarrement elle a accepté, à croire qu’elle aussi rêve de me refaire le portrait, et que sa tentative de faire ami-ami durant le prime n’était qu’un moyen de se protéger d’éventuelles représailles. Franchement elle peut me sauter au cou pour ne pas l’avoir désignée parmi mes victimes pour les prochaines nominations, d’ailleurs je ne sais toujours pas pourquoi je me suis montré aussi magnanime. Mais elle n’a pas un niveau suffisamment élevé pour me faire peur, et si je me retrouve nominé une nouvelle fois autant placer des gens qui ont moins de chances que moi de rester. Bref, elle avait raison en disant que je suis un gars plutôt stratégique, même sous l’influence du dernier quartier. Une chance pour elle, son cul peut encore être sauvé si elle ne se prend pas la raclée de sa vie lors des prochains duels. Je débarque donc dans la pièce redécorée pour l’occasion en un immense parc d’attraction style Zombieland. Totalement désaffecté, ambiance limite glauque. Y’a même une barbe à papa à moitié dévorée qui se heurte contre mon pied. Ok, c’est quand même assez cool comme décor, j'aime quand c'est flippant. Je monte sur un cheval de manège en attendant que la baleine se pointe, ce qu'elle ne tarde pas à faire. « Alors, impatiente de te prendre une fessée ? » Je lui demande en esquissant un sourire de lover parfaitement détestable. Et sans attendre sa réponse, j’arrache subitement les rênes en cuir du faux cheval avant de me précipiter sur elle, enroulant la lanière autour de son cou pour l’étouffer. Peut-être que cette fois, j’arriverai à la tuer.

Eukleia ne savait pas réellement pourquoi elle avait accepté la proposition de Sullivan. S’entraîner avec lui ? Ils semblaient aller droit vers le carnage tous les deux. Il fallait dire que l’animosité qui se trouver entre eux deux ne serait pas pour rien dans le sang qui risquait de couler sur le sol de ce joli décor qu’avait concocté la production. La sorcière savait bien que derrière cette suggestion que lui avait faite Sullivan ne se cachait en aucun cas une envie de faire ami-ami, mais plus un désir subit de lui faire mordre la poussière. Elle savait qu’il aurait été honteux et ridicule de refuser, d’autant que l’idée de se battre contre le loup ne lui déplaisait pas totalement – même s’il fallait dire qu’elle lui était pas mal reconnaissante de ne pas l’avoir nominé d’office, elle avait eu chaud aux fesses, nous pouvons le dire. De bonne heure, elle s’était donc rendue dans la salle d’entraînement, posant les pieds sur le sol d’une grande fête foraine déserte. Un décor qui ne pouvait que stimuler son imagination. Elle se rapprocha de Sullivan qui commença à l’attaquer verbalement, sûr de lui quant à l’issue de cet entraînement. Elle sourit. « Salut Sullivan, contente de te voir également. » Hé oh, quand même, ils n’étaient pas en duel, pas besoin de prendre cet air, sale loup d’opérette. Il lui sautait déjà dessus, lanière en cuir à la main. Serrant son cou. Elle commença à suffoquer, à se débattre puis reprit ses esprit et utilisa un sort pour envoyer Sullivan valser au loin. Puis, après avoir repris son souffle, elle décida de tester à nouveau son sort informulé de lévitation sur le garçon. Elle souleva le corps de Sullivan et le fit tourner avec une rapidité affolante autour d’elle avant de le reposer – un peu brusquement, oups – les fesses par terre. « Prêt à te prendre une dérouillée ? » lança-t-elle.

Bon bon, moi qui pensais pouvoir lui démonter la gueule gratos, je commence à être assailli d’un doute. Parce que la magie quand même, ça peut être relativement insupportable. Le boutonneux me l’a démontré à de nombreuses reprises, et la ventouse ne s’est pas gênée pour me faire quelques misères elle non plus. Mais bon, au pire je l’assomme et je la tabasse en profitant de son inconscience. Ouais bof, c’est pas réjouissant comme perspective, et puis je ne suis pas censé frapper une fille sans raison, alors si elle ne peut pas riposter … Ce serait un peu pitoyable. Et c’est ce moment qu’elle choisit pour me repousser avant de me faire léviter tranquillement autour d’elle. BORDEL, je déteste vraiment la magie. Ouais je la pratique, justement pour pouvoir être moins flippé à l’idée qu’on l’utilise sur moi, pour en percer les secrets vous voyez. Je tombe sur le cul en grognant, repérant dans son dos le stand de pêche aux canards. Intéressant. Alors j’attrape sa cheville et la tire de toutes mes forces pour la faire basculer en arrière, lui marchant à moitié dessus en me précipitant sur derrière le stand. J’attrape deux canards que je lui lance en pleine tête alors qu’elle se relève, l’un atterrissant sur son front, l’autre sur sa bouche. « Oups pardon, faudrait pas que tes lèvres gonflent davantage, ce serait dommage … » J’espère qu’ils sont pas trop dégueulasses non plus, genre plein de saleté. Faudrait pas qu’elle avale une bactérie. Ou si en fait, ce serait génial. Et j’attrape l’une des cannes avant de me rapprocher d’elle, lui fouettant les fesses avec, profitant du moment de flottement pendant lequel elle se remet de l’attaque de canards.

Il était sonné et… elle en était ravie. Elle sourit en le voyant atterrir sur ses deux petites fesses. Mais ce sourire se transforma vite en une moue de colère. Voilà déjà Sullivan qui attrapait Eukleia par les pieds et la traînait sur le sol. La tête de la sorcière vint violemment se cogner contre le sol. Un violent mal de crâne venait la prendre. Mais aussi une colère incommensurable qui n’était qu’un avant-gout de ce qu’elle allait ressentir par la suite. Elle n’aurait jamais du accepter ce duel. Elle sentait qu’ils allaient réellement s’entretuer. Génial. Et maintenant il s’amusait à lui jeter des canards en plastique à la gueule tout en insultant une nouvelle fois ses lèvres ? Elle voulut se lever, oubliant presque ses pouvoirs, avec seulement l’envie de lui foutre le poing en plein milieu de son visage pour qu’il soit défiguré une bonne fois pour tout. Mais Sullivan n’en avait pas fini et il avait décidé de la battre avec une des cannes à pêche qui se trouvait pas là. Les traits d’Eukleia se tirèrent quand elle sentit le premier coup. Elle prononça une formule qui fit s’embraser la canne. Les mains de Sullivan furent brulées, si bien qu’il lâcha la canne que la sorcière ensorcela pour enflammer les vêtements du loup. « TU FAIS MOINS LE MALIN HEIN ? » Oups, il serait quand même pas mal qu’il évite de mourir brûlé. Elle utilisa tout ce qui était en son pouvoir pour l’envoyer le plus violemment possible dans le bac à eau où se trouvaient les petits canards qui flottaient. Le feu s’éteignit, mais ses vêtements étaient noirs et surtout il en avait pris un bon coup.

Ok, j’aurais peut-être pas dû taquiner son cul, c’était un peu une idée moisie. Mais bon, à cause d’elle je me suis bien retrouvé à poil sur le plateau pendant le prime, audience maximale. Elle a quand même un air vachement menaçant, je le sens mal. PUTAIN. I’m on fire baby … Non littéralement, je suis en train de cramer comme une sorcière sur un bûcher, c’est le monde à l’envers pardi. Ah ces humains ils avaient bien pigé qu’il valait mieux s’en débarrasser de ces insupportables créatures. Je m’agite un peu en lâchant la canne, essayant de retirer mon t-shirt mais ça brûle trop et je commence à gueuler comme un veau des ‘putain’ affolés. Finalement elle me sauve la peau en m’envoyant valser dans l’eau des canards. GREAT. Je reprends mon souffle, grognant. « Vas-y ça fait deux fois que t’essaies de me tuer, c’est pas cool ! » Je râle en pointant sur elle un doigt accusateur. J’esquisse même une grimace en m’extirpant du bac à eau, constatant que mon torse est brûlé au moins au 100ème degré ! Elle abuse sérieux la meuf, tout ça pour un petit coup de cravache sur les fesses. Elle l’a à peine senti en plus j’suis sûr, ça a vachement rebondi. J’attrape un gros nounours jaune fluo affreusement laid avant d’arracher mon t-shirt qui part en lambeaux, me ruant sur elle les crocs dehors. Je la plaque sur le sol, maintenant ses bras au-dessus de son visage d’une main, l’autre l’étouffant avec la peluche horrible. « Ok, j’crois qu’on est là pour s’entraîner, non ? Y’a pas un truc que t’as envie d’essayer ? » Je la relâche finalement avant de m’écarter, soulevant le bac entier qui tremble, les canards se retournant sous les vaguelettes créées par le choc. « Tu pourrais peut-être essayer de faire léviter plusieurs objets. » Je propose en lui lançant le bas dans sa direction, les canards propulsés à l’extérieur et l’eau avec. Je sais pas trop si elle peut tout stopper en même temps, mais ça me paraît être un bon entraînement ça.

Sullivan pas content. En même temps, elle le comprenait, elle s’était peut-être un peu emportée en enflammant la canne à pêche et lui avec. M’enfin, il savait très bien que le coup du bâton sur les fesses n’allait pas tellement lui plaire à Eukleia. Elle le regarda sortir du bac d’eau et attraper un nounours moisi. Il comptait faire quoi au juste avec ça ? Elle eut à peine le temps de réagir qu’il était déjà sur elle, au sol, l’étouffant à moitié avec les poils dégoutant du nounours. « Putain, tu vas m’étouffer, espèce d’abruti » lança-t-elle, le poussant avec ses pieds – essayant de viser son entre-jambe. Sonnée, elle l’entendit tout de même prononcer le mot ‘s’entrainer’. Merde. Qu’est-ce qu’il avait encore en tête. Elle sauta sur ses pieds, prête à contrer une ultime attaque. Elle le vit commencer à lever le bac des canards en l’air. Elle était prête. Allez mon coco, lance tout ça. C’était bien ce que fit Sullivan, le bac fonçait vers elle, ainsi que l’eau et les canards. Elle grimaça. Faites que cela marche. Ouf. Son bouclier magique avait réussi et les projectiles furent renvoyés directement sur Sullivan. « On dirait que je m’en sors pas trop mal » lança-t-elle. L’eau atterrit en plein sur Sullivan qui après la chaleur connaissait le froid. Heureusement pour lui, il réussit à éviter le bac qui l’aurait écrasé sur place. Mais, Eukleia n’en avait pas fini avec lui. Elle observa les petits canards au sol. Il y avait de quoi faire avec ça. Animation de l’inanimé… c’était quoi déjà la formule ? Vite, Eukle, trouve cette foutue formule. Elle devenait de moins en moins performante avec la pression qui s’exerçait sur elle. VOILA. Elle prononça quelques mots en latin et quatre canards vinrent foncer sur Sullivan, lui bequetant le visage. « Hum, t’aime ça hein ? »

Ok, je l’ai légèrement sous-estimée, cette meuf est carrément flippante. Je n’ai pas le temps d’esquiver l’eau qui se retrouve propulsée plus rapidement que le reste, mais réaliser une belle roulade sur le côté qui me permet d’éviter une mort par écrasement. Super, je suis à moitié à poil, brûlé au centième degré mais trempé jusqu’aux os. Logique. Je suis tellement occupé à maugréer en planifiant ma vengeance que je ne me rends pas compte des canards qui commencent à s’animer pour me sauter au visage. AH NON, pas encore des trucs volants ! « OH j’suis pas votre maman canne, barrez-vous ! » Je les déchiquète un par un avec mes crocs après les avoir chopés entre mes mains, les morceaux de plastique retombant sur le sol, inertes. Je la fixe de mes yeux jaunes menaçants, remarquant qu’elle se trouve dans une position délicate sans visiblement s’en rendre compte. « Vas-y je me casse. » Alors je disparais derrière une attraction, genre je m’échappe, la contournant en longeant le stand avant de m’emparer d’un wagon de la grande roue pour le pousser. Il avance, entraînant ses semblables avec lui, dont un qui se trouve juste derrière le dos de la ventouse, la heurtant violemment. Elle se retrouve le nez dans le béton, aussi j’en profite pour saisir une carabine à plomb dans le stand que j’ai contourné pour me rapprocher d’elle. Mais la candidate commence à bouger, aussi je lui balafre le dos d’un coup de griffes pour l’obliger à s’immobiliser, m’asseyant sur elle en pointant le canon de mon arme bidon sur sa nuque. « Une dernière volonté ? » Enfin je suis presque certain qu’à cette distance, mon coup peut la tuer.

Sullivan semblait ne plus vouloir prendre part à l’entraînement. Elle soupira. Cette phase d’exercice avait été bien courte et n’avait servi qu’à augmenter l’animosité qui se trouvait entre les deux candidats. Elle commençait à détourner les talons, quand soudain, sans comprendre comment cela était possible, elle vint mordre la poussière. Elle avait un mal de dos intense et son front saignait à en juger par sa main pleine du liquide rougeâtre. « Shit » Elle voulut se relever mais elle sentit quelque chose lui lacérer le dos. La douleur était violente. Elle hurla. Putain, mais il était malade ou quoi ? Il ne pouvait pas sortir les griffes à la moindre contrariété ! Malheureusement, Sullivan n’avait pas prévu que cette lacération. Elle sentit le poids de ses genoux contre son dos blessé. Eukleia voyait trouble, mais elle comprenait tout de même que le loup tenait une carabine dans sa main. Mais qu’est-ce qu’il lui prenait ?! il voulait la tuer ou quoi. Elle n’avait plus de force. Elle avait du mal à rassembler ses esprits pour lancer un sort. « Sullivan, t’es complétement dingue. Tu vas pas me tuer quand même ? » Elle rassembla ses forces. La carabine pivota et son bout vint cogner violemment le visage de Sullivan qui tomba en arrière. Eukleia pouvait à présent bouger mais elle n’arrivait pas à se relever tellement son dos la faisait souffrir. Elle devait être pleine de sang. Cet entraînement était une véritable catastrophe. Elle regarda autour d’elle tout en rampant pour s’éloigner de Sullivan. Barbe à papa. Parfait. Elle se concentra du mieux qu’elle put et soudain la barbe à papa collante que renfermait une machine vint se coller à Sullivan, sur son visage, sur son corps. Il se trouvait complètement collé, ses paupières ne pouvaient même plus se relever et ses doigts ne pouvaient plus bouger. PUTAIN, il fallait qu'elle se barre de là, ce gars était flippant.

Bon, j’ai peut-être un peu abusé c’est vrai, mais nous les loups on a du mal à faire la différence entre un entraînement et un duel. Dès qu’on engage le combat, c’est pour étaler notre adversaire, point barre. Alors j’utilise toutes les choses à ma disposition pour la mettre K.O, mais la sorcière est coriace et se relève à chaque fois. Sauf que là, elle s’égosille avant de s’inquiéter de mes intentions à son égard. Attendez, elle a quand même essayé de me faire rôtir sur place, elle s’en remettra de ma petite griffure ! D’autant plus qu’on la soignera à la sortie de notre combat. Enfin, espérons que la vieille s’en charge mieux qu’avec ma main blessée. Je me demande si elle n’est pas tombée dans les pommes après ça, aussi je relâche un peu la pression, mais la carabine heurte violemment ma tempe et je bascule à mon tour sur le sol. PUTAIN, ça fait mal ces conneries. Je roule sur le ventre pour observer la sorcière ramper comme un insecte effrayé, me mordant la lèvre pour retenir un sourire amusé, parce que c’est un peu dégueulasse quand même. Mais tous mes bons sentiments s’évaporent rapidement lorsqu’elle m’attaque à coup de barbe à papa. Oh mon dieu, j’ai l’impression de devenir un bonbon géant, c’est genre, collant. Je grogne en constatant que mes doigts sont pris dans l'étau et que ça m'aveugle totalement. Mais au bout de quelques secondes les effets s'estompent progressivement et me frotte frénétiquement les yeux pour les libérer de la barbe à papa, en avalant même une bouchée pour tester la marchandise. Ouais, pas mauvaise. J'arrache ce que je peux -c'est à dire pas grand chose- avant de me diriger vers la silhouette qui s'approche difficilement de la plage. La pauvre est sacrément amochée, mais ça ne m'empêche pas de m'emparer de sa cheville avant de la traîner sur le sol. Je m'accroupis alors à côté d'elle, plaquant ma main contre son crâne pour enfouir son visage dans le sable. Je la laisse comme ça jusqu'à ce qu'elle proteste, libérant sa tête en faisant glisser ma main sur sa nuque pour lui permettre de la relever. « J’ai pas bien entendu, t’as dit quoi ? Je me rends ? » Ouais ouais, dans mes rêves. « Tu veux qu'on lève le pied peut-être, avant que tu meures ? » Je dis en m'essuyant de la barbe à papa sur ses cheveux. Et je grimace, parce que sa brûlure elle me fait un putain de mal de chien.

Elle avait mal. Putain de putain de mal. C’était le cas de le dire. Et la voilà qui rampait désormais comme un pauvre limaçon sur le sol. Ses doigts touchaient déjà le sable et le bruit des vagues accentuait son délire. Sa vision de plus en plus. Elle ne saignait plus du front mais la sensation de transpercement de son crâne était toujours présente, accompagné des griffures dans son dos. Sullivan n’y était d’ailleurs pas allé de main morte avec ses papattes. Elle sentait qu’elle avait réussi à le retenir un peu avec la barbe à papa, mais cela n’avait duré que trop de temps. Elle le sentit attraper sa cheville. Il avait trop de force pour qu’elle tente de s’échapper de son étreinte, prêt de son pied. Putain il faisait quiazrnjkzbejrbhavzhevhazvhr. Ouais, c’était à peu près ce qu’on pouvait entendre de ses hurlements alors que Sullivan venait de lui foutre la tête dans le sable. Elle ne pouvait relever sa tête et encore une fois elle étouffait à moitié. Soudain, elle put reprendre son souffle, l’entendant débiter des conneries au-dessus de sa tête. « MAIS… PUTAIN » réussit-elle seulement à crier, au début. « C’est un PUTAIN D’ENTRAINEMENT pas un duel qui se clôture sur une mort. Tu viens déjà de me cisailler le dos, t’en as pas assez ?! Tu veux m’étouffer dans le sable aussi ?! ESPECE DE GROS CON. » Au cas ou vous n’auriez pas compris la scène qui se déroulait, cela était l’expression d’une colère à son paroxysme. Et une Eukleia furieuse, ce n’était pas beau à voir. Elle s’assit, poussant de ses mains Sullivan qui tomba à peine sur les fesses. Elle n’oubliait presque ses propres blessures. Elle se concentra et le loup fut transporter d’un endroit à un autre à des vitesses fulgurantes. Elle le faisait valser de droite à gauche, le faisant tomber tant sur le crâne, que sur les genoux, que sur le dos, ne le laissant pas respirer. Alors que cela faisait une bonne quinzaine de fois qu’elle le propulsait violemment de part en part, elle hurla : « OK, ON PEUT S’ENTRAINER REELLEMENT MAINTENANT ? » Ouais, parce que c’était pas tout ça, mais il valait mieux qu’aucun des deux ne meurt au cours d’un simple entraînement

La ventouse est carrément hors d’elle. Si elle pouvait influencer la météo, je serais probablement propulsé par une tornade, puis je recevrais un déluge de grêle en pleine tête avant de me faire foudroyer sur place. Mais heureusement pour moi, elle n’a pas les mêmes capacités que la meuf des X-men. Du coup elle se contente de beugler comme une vache –pour changer-, genre je veux l’étouffer. Non, vraiment pas. Bon si un peu en fait, mais c’est le but de l’entraînement non ? D’apprendre à contrer des vraies attaques, comme celle qu’on auxquelles on sera confronter en duel. « Mon Dieu, quelle poupée de porcelaine, c’est à peine croyable. Je me demande comment vous avez pu gagner votre premier duel, sûrement grâce à l’excité du bulbe. » Je me laisse pousser, tombant sur les fesses. « Et maintenant que t’es toute seule, tu comptes faire comment ? » Puis elle se déchaîne sur moi, carrément, m’envoyant valser comme si j’étais un vulgaire pantin. SALOPERIE. Je me pète le dos contre le stand de tir, la tête contre le sable, et le genou contre la barrière d’une navette de grande roue. PUTAIN DE MERDE. Je vais la bouffer. Je retombe mollement sur le sol pendant qu’elle me hurle de nouveau dans les oreilles, grognant en essayant de me relever. J’ai mal partout c’est affreux, pire qu’un vieux rongé par l’arthrose. « ARRETE DE GUEULER BORDEL C’EST INSUPPORTABLE. » Je lui lance sur le même ton. « Tu préfères qu’on joue aux cartes ? Si t’es pas capable de m’arrêter tu vas te faire dépecer par le bûcheron en duel, ce con m’a pété la main la dernière fois. » Ouais, parce que même si je l’avais dominé, au final, il m’avait salement amoché. Disons qu’il ne retenait pas ses coups. Alors je m’approche de la ventouse à genoux, la regardant fixement un moment avant de lui filer un coup de boule en pleine tête. De quoi faire naître un bel oeuf de pigeon sur son front en plus de son mal de crâne. « Tu proposes quoi ? » Et je pousse ses épaules pour la faire tomber en arrière.

La colère commençait à redescendre un peu, au fur et à mesure qu’elle propulsait Sullivan un peu partout autour d’elle. C’était un peu comme… un calmant que de voir le loup être ainsi maltraité par ses soins. Elle lui hurla dessus tandis qu’il se relevait en lui sommant de cesser ses cris. Ok, elle redevenait ridicule et hystérique, mais c’était lui aussi qui la mettait franchement hors d’elle. Et puis, il n’avait pas franchement tort quand il disait qu’à tout il fallait bien qu’elle s’entraîne à déjouer ses attaques. « Certes, mais on est quand même pas obligés de s’entretuer pendant un entraînement. Tu m’as mis le dos en lambeaux. » Elle se tourna pour lui montrer son œuvre. Son tee-shirt devait être totalement déchiqueté et sa peau portant des plaies ouvertes. « Autant te dire que si tu me pètes une jambe ou que tu me découpes en deux avant le duel, je ferais pas non plus long feu devant Adonis ou qui que ce soit d'autre d'ailleurs. » Bien sûr, il ne pouvait pas s’arrêter là, et le voilà qui lui donne un coup de boule. Il voulait sûrement réduire à néant les neurones d’Eukleia par jalousie. Il fallait dire que ce garçon-là n’avait pas vraiment fait preuve de génie depuis le début de l’aventure. La sorcière soupira. « ça te dit une nouvelle attaque de guêpes ? » lança-t-elle, avant de prononcer une formule. Elle le vit s’agiter, mais… FEINTE. Une tempête de sable se forma derrière Sullivan et fonça sur lui. Elle se décala pour le laisser se faire emporter seul.

Oh, pauvre petit bouchon, elle a le dos en lambeaux. Elle n’est pas venue ici pour passer ses journées dans un spa à se faire masser quand même. « C’est pas comme si t’avais pas des potions de guérison planquée dans tout le château ! » Je lui fais remarquer, parce que je la trouve un peu culottée de me reprocher de m’investir entièrement dans cet entraînement. « Je t’étalerai même la crème tellement je suis sympa. » Je lui dis pour l’emmerder, mais bon, je suis sérieux si jamais … Même si je doute qu’elle me confie son dos. Je tire un peu sur son t-shirt pour le décoller de ses plaies, mais elle se retourne rapidement en recommençant à me jeter la pierre. « J’ai pas l’intention de te faire des blessures définitives. » J’suis pas complètement con non plus. Et puis là j’entends le mot ‘guêpe’. Non non, attendez, elle n’a pas le droit de faire ça ! Elle vient de dire qu’il ne fallait pas s’entretuer. Je me tortille dans tous les sens en lâchant un « Arrête, déconne pas » craintif, la voyant rouler sur le côté. WOW, quoi ? Je fais volte-face en me relevant lamentablement, toujours endolori par mes multiples plaies, me retrouvant face à face avec une tempête de sable. Ouais, en fait c’est la meuf des X-men. MERDE. Je me jette sur le côté au dernier moment, évitant de justesse le sable qui retombe dans l’océan, la gueule planté dans la plage. Putain, je mange du sable, c’est dégueulasse. Je m’essuie le visage en crachant –très classe n’est-ce pas ?-, l’observant d’un sale œil. « Fourbe. » Puis je me jette sur elle en la soulevant au-dessus de mon épaule, courant vers l’eau non sans lui filer une tape sur les fesses. Autant en profiter quoi. Puis je lui mords la hanche, pas trop violemment quand même, avant de la balancer dans la flotte. « Tiens, un peu d’eau salée pour désinfecter les griffures. » Sauf qu’en fait, ça doit atrocement la lancer. Et j’attrape une poignée de sable mouillé avant de lui lancer en pleine tête.

Ok, elle avait pas mal de potions de soin dans le château – d’ailleurs le stock commençait à s’épuiser – mais ce n’était une raison pour lui détruire le dos. « Je préfère encore garder les plaies vives que te demander de les panser, mon chou. » lança-t-elle, avec un rire jaune. Comment pouvait-elle lui faire confiance ? Il serait capable d’en profiter pour jeter du sel sur ses plaies ou pour les ouvrir un peu plus. Ce gars était perfide. Mais cette fourberie ne servait à rien contre une tempête de sable formée par une sorcière, et le voilà à terre. « Tu crois que si Calliste veut te faire subir le même sort, tu pourras l’éviter ? On dirait que non. » Dit-elle, avec un petit sourire. OH NON. Il l’attrapait par les jambes. Elle commença à se débattre en battant des pieds. PAS L’EAU SALEE. Elle savait qu’il était du genre à jeter du sel sur ses plaies, genre ni vu ni connu. Elle ne put rien contre lui et elle se retrouva toute entière dans l’eau. La douleur se faisait plus vive encore. Elle grimaça et se releva brusquement, se prenant un pâté de sable mouillé en pleine figure. Elle courut vers la plage, pour être sûre qu’il ne la repousse plus dans l’eau. Elle réfléchit à ce qu’elle pourrait lui infliger, puis pensa à un sort qu’elle n’avait pas trop l’habitude d’utiliser. La personne qui le lui avait appris appelait ce sortilège : ‘le viol auditif’. Sullivan n’allait pas tarder à comprendre pourquoi. Elle prononça sa formule, entrouvrit ses lèvres dont sortit un cri perçant. Le genre de cri que vous n’avez jamais entendu de votre vie et qui vous perce carrément les tympans tellement il est aigu. Dégât sonores et hébétement assurés, d’autant que Sullivan semblait détester quand elle lui hurle dessus.

C’est bien ce que je pensais, pas hyper chaude pour se faire soigner par mes doigts de fée. Sa perte j’ai envie de dire, parce qu’en plus je suis un masseur de malade. Quand je ne bois pas, et quand je ne me shoote pas aux plantes magiques. J’ai failli péter le dos d’une future conquête une fois, pour ne pas m’être rendu compte que je forçais un peu trop sur mes mains. Elle a eu quelques os brisé la pauvre, et au final j’ai même pas tiré mon coup. Bref, je vois la ventouse sortir de l’eau en courant vers la fête foraine, aussi je me dis qu’elle a probablement compris la leçon et qu’elle va se planquer quelque part pour ne pas que je la trouve, ou alors elle a enfin décidé d’abandonner et reconnaît ma supériorité. Aussi j’esquisse un sourire en rejoignant le bord de la plage, plutôt fier de mon coup. Mais c’était sans compter ce cri perçant qui commence à me péter les tympans. Je m’immobilise en hurlant à la mort, me repliant sur moi-même en tombant sur les genoux, les mains vainement plaquées sur les oreilles. Bordel, je n’ai jamais entendu de bruit aussi insupportable de ma vie. Finalement, je préfèrerais encore que la sorcière me gueule dessus. Ouais, plus jamais je ne me plaindrai de l’entendre beugler, promis juré craché. MAIS BON SANG, qu’elle arrête ça ! Limite j’ai l’impression d’avoir les oreilles qui saignent, sauf que quand tout redevient calme, j’entends plus très bien de la gauche, moi qui d’habitude peut percevoir le bruit d’une moto à un kilomètre. Saloperie, me dites pas qu’elle m’a perforé le tympan cette barge. Je boîte jusqu’à elle, un peu déstabilisé, levant mon pouce dans les airs. « Ok, on fait la paix. La paix … » Je gémis en accrochant ma main à son t-shirt. Et puis je tire dessus violemment pour l’arracher, la ventouse se retrouvant en soutif. « J’ai pensé que ce tissu dans tes plaies, c’était pas bon. » J’esquisse un sourire avant de l’attraper pour la balancer contre la billetterie du palais des glaces, le dos en premier, of course. Histoire que ça picote un peu plus. Et avant qu’elle se relève, je la jette dans le couloir. « Allez ma petite, cours et trouve la sortie, le vilain loup arrive ! » Et je lui montre mes canines, pour la faire flipper un peu. Avec un peu de chance, elle va taper quelques glaces. Et pour l'encourager, je lui donne quelques coups de pieds dans les jambes, allez, plus vite que ça.

Eukleia sentait que son cri perçant faisait de l’effet et se demandait soudain pourquoi elle ne l’avait pas utilisé plus tôt dans l’aventure. Sullivan rampait au sol comme une larve attaquait par le niveau sonore trop élevé. Elle jubilait. Mais toutes les bonnes choses avaient une fin et le loup était bien placé pour le savoir… et pour le rappeler à Eukleia. Tout d’abord, c’était les mains baladeuses de Sullivan qui en profitaient pour lui arracher son T-Shirt, lançant apparaître son soutien-gorge – ce qui ne la gênait pas le moins du monde, au contraire, il était plus pratique de se battre sans ce tissu inutile qui venait se frotter contre ses plaies. De plus, si celle-ci pensait réellement qu’il était prêt à faire la paix quand il la lui proposa, elle comprit vite qu’il n’en était rien quand il commença à l’attraper par les jambes. Elle se sentit faire un vol plané direct sur une billetterie. La douleur devenait de plus en plus insupportable et elle se demandait s’il n’allait pas finir par le péter le bras. Cela arriva presque quand il la jeta vers le couloir et qu’elle atterrit sur son coude. « Aïe » Elle avait réellement mal. Elle commença à masser son coude, espérant que la douleur s’en irait et qu’il ne s’agissait que d’une blessure bénigne. Elle prononça ensuite quelques mots en latin. Une spirale de lumière commença à se former autour de Sullivan. Elle se resserrait de plus en plus, dangereusement, sans qu’il ne puisse la contrer. Même sa force de loup n’y pouvait rien. Eukleia sourit. Lorsque la spirale toucha la peau du candidat, celui-ci fut propulsé en l’air. Il atterrit quelques mètres plus loin. La tête la première. Contre le béton. Elle se frotta les mains. Bon boulot. « Le vilain loup ? » elle regarda autour d’elle « Oh… Je vois, tu parles de toi ? Je vois plutôt un chiot au front éclaté, personnellement. Mais ce n’est qu’une question de point de vue. »

Ouais ouais, c’est moi le plus fort et puis c’est tout. La pauvre ventouse a l’air au bord du rouleau, elle laisse même échapper le cri caractéristique de l’adversaire prête à rendre les armes. Le dos en lambeaux, une commotion cérébrale, un coude presque tordu, des jambes pleines de bleues. Enfin je ne suis pas non plus au sommet de ma forme, j’ai l’impression qu’un groupe de gamins m’a rué de coups alors que j’étais allongé sur le sol sans avoir la capacité de bouger. Et quand ses lèvres remuent, je le sens mal. J’attrape un caillou avant de lui lancer en pleine tête, mais cela ne suffit pas et elle poursuit ses babillages. Je jette un regard paniqué à la tornade de lumière, tentant de la chasser par des grands gestes, en vain. Elle se resserre, et je tends un doigt pour tester l’effet. PAF. Cette conne m’envoie valser de l’autre côté du palais des glaces, mon corps brisant une vitre par la même occasion. MAIS MERDE, je vais avoir des éraflures partout. Je grogne une nouvelle fois, restant au sol un instant pour reprendre mon souffle, mes doigts posés sur mon front ensanglanté. « Rira bien qui rira le dernier. Je vais t’étouffer dans la piscine à boules. » Je la préviens en pointant la dite piscine du doigt de mon index, histoire d’attirer son regard de l’autre côté pendant que mon autre main se referme discrètement autour d’un morceau de verre tombé à côté de moi. Et je n’attends pas une seconde de plus pour me précipiter vers elle, glissant à côté de ses jambes en zébrant sa cuisse avec mon arme de fortune. Puis je me redresse dans son dos avant de lui entailler la hanche, entourant son cou à l’aide de mon bras en me collant contre son dos meurtri. « Tu veux quoi comme tatouage ? » Je lui demande en enfonçant mon morceau de glace dans son épaule, doucement.

Il était vexé le loup-loup d’avoir été maîtrisé aussi facilement et d’avoir été propulsé avec tant de violence, elle le voit bien. La sorcière pourtant voulait rester sur la défensive. Elle le vit vite rappliquer, menaçant de l’étouffer dans la piscine à boule. Sérieux, ils étaient sadiques les gars de la production de créer de tels décors ou quoi ? Ça excitait pas mal l’imagination des gens sadiques – ou névrosés, au choix – comme Sullivan. Déjà, il lui fonçait dessus, lui entaillant la jambe. « Je vais croire que t’as des tendances vampires, mon p’tit loup, t’arrête de faire couler mon sang, ouais ? » c’était vrai ça. Et voilà qu’il recommençait. Eukleia soupira. Le verre contre son épaule finit d’achever la douleur de tout son corps. Elle n’en pouvait plus. Elle ne pensait pas qu’en acceptant son invitation à s’entraîner avec lui elle allait stimuler ses tendances psychopathes. Il lui proposait même un tatouage. Elle hallucinait carrément. Elle regarda autour d’elle, un peu paniquée, certaine qu’il était prêt à lui découper la gorge avec son ridicule morceau de verre. L’ennui était qu’elle ne faisait pas le poids contre lui, concernant la force. Elle ne pouvait donc pas se dégager de ses bras qui la retenaient prisonnière. Il fallait le déstabiliser. Une seconde de plus et elle avait trouvé. « Hum… Une tempête de sable, tu sais faire ? » Soudain, elle forma un champ de protection autour de son propre corps et prononça une nouvelle formule. Le sable qui ne se trouvait pas loin d’eux commença à se regrouper en une sorte de tourbillon comme elle l’avait fait plus tôt. Mais cette fois-ci, elle se débrouilla pour que le nuage de sable vienne directement dans les yeux de Sullivan et reste à tourbillonner autour de sa tête, pendant un long moment. Déstabilisé, il la lâcha, elle commença à courir vers la fameuse piscine de boules. Il lui avait donné une belle idée, le bougre. Elle se plaça derrière le sorte de château gonflable qui contenait les boules et commença à pousser – à l’aide de la magie – ledit château vers Sullivan. La tempête de sable commençait à s’atténuer, c’était le moment. D’un geste de lévitation, le château fut soulevé par derrière et toutes les boules tombèrent en cascade sur Sullivan. Ok, c’était minime comme attaque. Mais cela aurait le don de l’exaspérer elle le savait. « J’espère que tu sais nager, loup-loup. »

Elle flippe, je peux le sentir aux tremblements quasiment imperceptibles de son corps, et à l’accélération de ses pulsations cardiaques. Une fois encore je m’imagine qu’elle va céder, qu’elle va enfin mettre fin à cet entraînement qui se transforme en véritable duel. Mais une fois encore, je me trompe. Quand elle parle de tempête de sable je ressers mon étreinte sur elle, mais c’est peine perdue. Parce que mes yeux sont subitement éblouis par une grande quantité de sable. Je suis contraint de fermer les paupières en grognant, mes bras se relâchant progressivement pour libérer la ventouse avant de s’agiter devant moi. Après m’avoir pété un tympan, elle va me crever un œil. MERDE elle a décidé de s’en prendre à tous mes sens pour me neutraliser ? Pas con, quand on y pense. Je me débats pendant de longues secondes, me demandant ce qu’elle peut bien préparer, et quand enfin mon visage ne se fait plus gifler par des grains de sable pernicieux, je sens une cascade de boules m’ensevelir. « MERDE, tu fais chier ! » Je gueule en envoyant valser quelques boules sur elle, mes bras servant de batte de baseball, mais les trois quart des boules me tombent dessus. J’essaie de me dégager, mais je glisse lamentablement sur les jouets et m’étale de tout mon long. Roh la honte quoi. Je me relève en attrapant une boule rouge. Je m’approche doucement, lui lançant la chose en pleine tête pour la déconcentrer avant de courir dans sa direction. Je la porte de nouveau sur mon épaule pendant que le château retrouve sa place initiale, la lançant à l’intérieur sans ménagement. Un peu dur sans doute, maintenant qu’il est vide. Puis je sors mes crocs et les enfonce dans le château gonflé qui s’écroule sur la pauvre ventouse, l’emprisonnant. J’espère qu’elle va pas crever quand même. « Eh, t'es toujours en vie ? » Je demande quand même, par précaution.

Elle savait qu’il n’était pas du genre à abandonner et qu’il allait tout faire pour sortir de cette montagne de boules de plastiques. Cela ne tarda pas et, déjà, elle apercevait la silhouette de Sullivan se dessinait en haut de la pile de jouets et… se rétamer. Elle retint un petit rire. Son épaule, son dos, son coude, ses hanches brûlaient, la brûlait. Elle avait un mal de chien. Et elle voyait qu’il lui sautait à nouveau dessus. Elle ne put se débattre quand il la déposa brutalement sur son épaule et, sans qu’elle n’ait compris comment cela avait pu arriver, l’arrière de son crâne vint heurter le sol. Elle voyait incroyablement trouble. Elle sentait qu’elle perdait beaucoup de sang. Ses paupières se fermèrent, à son insu, avec une sensation de plastique la recouvrant. Etait-ce le tissu que la morgue posait sur son corps mort ? MERDE. Elle ne voulait pas crever. Elle essaya de s’extirper de cette chose dont elle ne comprenait pas l’origine. Elle voyait flou, flou flou. Elle apercevait seulement les contours de la silhouette de Sullivan. Elle utilisait ses dernières forces pour un sort informulé, le candidat fut propulsé en arrière. Et Eukleia s’évanouit.

Spoiler:

Ok, elle répond pas. C’est un peu flippant là, tout de suite. Je me dis qu’elle est probablement en train de crever étouffée sous le plastique, mais quand elle me propulse en arrière je me dis qu’il est temps de mettre un terme à ce combat. En fait je commence à m’agacer sérieusement, et mes canines sorties ayant amorcé la transformation ne m’aide pas à me contrôler. Alors je retire mon pantalon et mon calbut d’un même geste rapide avant de prendre forme animale. Puis je me précipite sur la cheville qui dépasse du château pour la prendre entre mes crocs qui s’enfoncent de quelques millimètres dans la chair tendre, tirant le corps inerte de la ventouse assez sauvagement, son pauvre dos trainé sur le béton. Alors lui file un coup de griffes sur le ventre, convaincu qu’elle s’apprête à me lancer une nouvelle attaque, la colère de mon loup m’aveuglant totalement. Mais en ne rencontrant aucune résistance, je relève mon museau vers la jeune fille aux paupières closes qui ne bouge plus un cil. MERDE PUTAIN, je suis en train de torturer un cadavre ?! Je me rends subitement compte de la situation, mon corps se mutant progressivement pour reprendre forme humaine, l’évanouissement de la ventouse ayant l’effet d’une décharge électrique sur moi. Je me concentre pour écouter son cœur, constatant avec un certain soulagement qu’il bat encore, même s’il sa pulsation est faible. « Eh, réveille-toi putain. » Je lui tape gentiment la joue pour tenter de lui faire reprendre connaissance. Et là, je ne sais pas trop quoi faire vous voyez, parce que je viens de la griffer et de lui mordre la cheville alors que la pauvre était inconsciente. Quel con, je suis vraiment un abruti parfois. Du bouche à bouche ? Non ça c’est pour les gens qui n’respirent plus. Merde. Bon, de toute façon si son cœur bat toujours c’est qu’elle est tirée d’affaire, simplement le cocktail explosif de la fatigue, la douleur et l’utilisation intensive de sa magie. J’enfile mon jean à la va vite, pour éviter qu’elle se fasse de fausses idées quand elle ouvrira les yeux, parce qu’en plus son soutif est en train de se barrer en cacahuètes. Enfin ce n’est pas comme si je n’avais vu sa poitrine hein. Du coup je la soulève dans mes bras comme une mariée –ça fait deux fois quand même, quelle chanceuse-, la transportant hors de la salle d’entraînements pour la déposer dans son dortoir en me mordillant la lèvre. J’ai un peu abusé quand même.