SULLIVAN & JUDICAËL
08H12


Qu'on soit bien clair, à la base je me baladais en toute innocence au bord du lac, après si je me suis retrouvé à me cacher derrière deux, trois buissons assez épais pour ne pas m'apercevoir, ce n'était pas de ma faute, ça partait d'une bonne intention, je ne voulais pas déranger les vipères qui se racontaient les derniers potins du château. Je ne me voyais pas du tout aller vers elles et leur taper la causette juste pour savoir quels étaient les derniers ragots, d'autant plus que je n'avais pas la moindre envie de me mélanger à ce groupe de filles. Rester cacher était la manière la plus stratégique pour être au courant de ce qui se racontait à son propos. Je m'étais donc tranquillement assis par terre, en restant très discret. Au pire, je prétendrais être en train d'essayer de bronzer et que je trouvais cet endroit particulièrement tranquille. Du moins tranquille si on ne venait pas me déranger. J'étais tellement plongé par la conversation des chaudasses de la maison que voir Sullivan à mes côtés a été comme un électro-choque. Il devrait être plus discret à rester debout ainsi. Je l'attrapais par le bras afin qu'il se mette à ma hauteur. « Tu devrais être plus discret si tu veux savoir ce qu'on dit sur toi, car ça parle beaucoup sur toi... » je le laissais dans le suspens ayant la chance d'avoir été là depuis les début à croire que je les avais presque suivi. Pourtant, je vous le répète, c'est une totale coïncident.

Je suis tranquillement en train de faire mes longueurs de crawl habituelles lorsque je repère Cosby qui se planque derrière un arbuste, aussi je me dis qu’il y a sans doute des trucs intéressant à mater dans le coin. Et en m’approchant de lui, je constate qu’en effet, y’a les trois vipères en chaleur qui discutent le bout de gras. Oh le salaud, il est en train de se rincer l’œil en espérant que ça se termine en partouze ? Je m’apprête à lui faire une réflexion graveleuse quand il m’attrape le bras, m’obligeant à m’accroupir à ses côtés, dissimulé par les feuillages. J’ai capté assez rapidement qu’il était en mode James Bond, aussi je joue le jeu puisque visiblement ça vaut le coup de se camoufler comme les membres d’un commando d’élite. « Vas-y, fais-moi rêver. » Je lui demande pour qu’il éclaire ma lanterne. Je comprends que ça parle de la taille de l’outillage des mecs du château –ces meufs sont des vraies mal baisées-, aussi je comprends rapidement le lien avec moi. J’espère au moins que la folle du cul a réhabilité ce qui se cache sous mon caleçon, parce qu’elle a bien vu elle, que ce n’était que des conneries ! Enfin de toute façon je m’en fous un peu, je ne suis pas là pour battre le record de baises ici, et il vaut mieux être sous-estimé que le contraire. La bave du crapaud n'atteint pas la blanche colombe -si si, c'est moi ça-. Du coup je tends l’oreille en appuyant mon coude sur le genou du loup, sans gêne, mais la suite ne me plaît pas franchement. Visiblement bobonne projette de me contraindre ENCORE, et cette fois avec la mémé. Non mais ça ne va pas la tête ? Le boutonneux encore il est mignon quoi, c'était pas désagréable. Mais la vieille, y'a pas moyen. « Euh, si jamais elle se met ça en tête, tu veux bien l’en dissuader par solidarité entre loups ? Genre, t’es en bon rapport avec elle depuis vos cochonneries sous la douche non ? » Parce que si ce n’est pas pour se la mettre dans la poche, y’a aucun intérêt à la tringler. « C’est clair qu’elle a de quoi l’envier avec son cul de mammouth la pauvre fille. » Je laisse échappe en lorgnant le cul de la fille qui parle puisqu’elle est dos à moi –elle le cherche un peu faut dire-. « On est des ninjas mec. » Je lâche genre, trop content de notre coup. Et y'a Fauve qui fait une suggestion à la princesse qui me plaît vraiment, enfin plus que l'idée d'aller faire des courbettes à la vieille peau quoi. C'est vrai que j'aurais peur que pendant l'acte avec bobonne un morceau de botox saute et qu'elle reprenne sa vraie apparence m'enfin ...

James Bond pouvait à présent démissionner, Sullivan et moi ferions le travail à sa place. Je me chargeais de lui expliquer en gros ce dont-elles avaient parlé pour le moment et apparemment Sullivan faisait énormément parlé de lui. Il n'y avait pas à dire, il en prenait pour son garde et entendant les propositions qu'étaient faites à Cordélia pour se venger de Sullivan, je ne pouvais m'empêcher de rire. C'était difficile de faire sa discrètement, mais pas impossible. « A vrai dire je trouverais moi-même ça marrant de te savoir avec la vieille » Il existait certes une solidarité entre loups, mais pas lorsque ça ne me concernait et que je ne pouvais rien en tirer. « Malheureusement pour toi, je n'ai pas eu besoin de l'épisode douche pour être en bon rapport avec elle » D'autant plus c'était ce même épisode qui avait semé une dispute dans notre binôme. Je préférais me taire là-dessus espérant juste que ça ne se sache pas lors du prochain prime. Dans le genre commérage Sulli n'était pas mal non plus et je faillis presque enchaîner de plus belle, mais je préférais me taire et me faire tout petit en voyant Cordélia se lever, outré parce qu'elle venait d'apprendre. Je ne la savais pas si possessive, je me sentais aimé soudainement. Je levais doucement ma tête, la vue était tout simplement superbe ! Faut pas se mentir, elle n'avait pas des seins dégueulasse la demoiselle. « C'est la meilleure chaîne de télé que je n'ai jamais vu » chuchotais-je à Sulli. Il y avait commérage, clash et porno à volonté dans ce programme et tout ça composé de trois batch, que demander de plus ? Il ne manquait plus que le pop-corn en fait. « On est même mieux que ça.. » Du moins pour le moment. Malgré les paroles de Cordélia, il ne fallait pas se laisser déstabiliser et rester professionnel. Elle pensait sentir des présences, mais on ne comptait pas se montrer de si tôt.

Quand Cosby me relate le début des événements, je ne peux m'empêcher de caser la folle du cul dans la partie 'black list' de mon cerveau. Ah ouais, la solidarité entre partenaires sexuels elle connaît pas elle. Enfin je m'en remettrai vous voyez, comme cette obsession de bobonne pour mes cheveux. Comme je l'ai déjà dit, de la pure jalousie. Sinon elle ne s'acharnerait pas autant. Quelqu'un n'a pas dit un truc comme : " S'il est au monde rien de plus fâcheux que d'être quelqu'un dont on parle, c'est assurément d'être quelqu'un dont on ne parle pas " ? Et puis le loup affirme qu'il ne m'aidera même pas en cas d'attaque de bobonne, et je hausse les épaules. Normal, c'est son binôme, mais j'aurais essayé. Et puis les choses dégénèrent devant nos yeux, me retirant une expression de satisfaction absolue. Attendez, mais … je n’aurais pas involontairement semé la discorde entre deux biatchs en suggérant à Fauve de baiser les loups garous restants ? Une petite entreprise bien relayée par blondie lorsqu’elle leur a offert la salle privée, même si ça se serait fait un jour ou l’autre, indubitablement. Putain, j’aime blondie, on est trop forts. Je crois que j’ai envie de m’épouser tellement je m’admire. Franchement, je me demande si mater des filles se crêper le chignon n'est pas mieux encore que le sexe. Enfin on n’est pas trop mal non plus avec Cosby, à jouer les super espions pour notre propre compte. On va pouvoir foutre la merde autre part au besoin, en éventant leur petite discussion. « Putain tu t’es tapé bobonne et la folle du cul ? Joli mec. » En fait, c’est lui qui a fait presque tout le boulot. « Alors, tu conseillerais laquelle ? » Vu comment il mate les seins de la princesse, je crois que je tiens ma réponse. « En tout cas t’as du faire une sacrée impression à ton binôme vu comment elle réagit. » Genre, la meuf est amoureuse non ? Parce que son comportement possessif ne peut pas être justifié par sa nature de louve. Bobonne amoureuse, c’est presque risible bien que parfaitement prévisible. Je suis certain que cette fille est hyper sensible en fait. Ouais, ça me rappelle un peu trop quelqu’un … Mais quand elle fait un tour des environs d’un regard suspicieux en partageant ses doutes, je me mets aussitôt à plat ventre en tirant sur la jambe du loup pour qu’il fasse pareil. Merde, manquerait plus qu’elles nous chopent en train de les épier. J’ai presque envie de me barrer discrètement parce que mine de rien son pouvoir il me fait un peu flipper. Mais en fait je me rends compte que l'autre louve peut facilement nous sentir, et là notre beau plan tombe à la flotte. MERDE. J'ai à peine le temps de souligner mentalement ce détail qu'elle murmure un truc aux pimbêches. « On est grillé mec. » Ouais, parce qu'en plus elles enchaînent sur la ventouse et ses besoins, et franchement j'ai pas envie d'en entendre plus. ARK. « Bah, on peut toujours se laisser glisser dans le lac incognito. Ou se transformer et faire comme si on se roulait dans l'herbe ... » Parce que je suis pas sûr qu'il apprécie ma proposition de prétendre se rouler des pelles en toute discrétion derrière l'arbuste en conservant forme humaine, genre pas du tout en train de les espionner.

Spoiler:

Les surnoms qu'attribuait Sullivan à chacun des candidats du jeu me faisait toujours autant rire. C'était original et ils étaient tellement réaliste. À l'aide d'un seul surnom nous étions fixés sur le caractère de la personne, merci Sulli de nous avoir facilité la tâche ! La dite « bobonne » qu'était mon binôme s'était rapproché de nous à croire que c'était volontaire de nous faire apprécier le joli spectacle. Lui qui voulait une réponse claire et précise pour savoir vers qui s'orienter, il l'avait, c'était limite une invitation qu'elle nous faisait-là. Il y a des moments où on pourrait se croire dans un camp d'exhibitionniste. « Tu peux tester les deux, t'as rien à perdre. » Pourquoi se contenter d'une seule personne si on pouvait pleinement se faire les deux ? Bon, personnellement je n'avais pas conclut avec Cordélia, car elle était bien trop bourrée pour ça, je me souviens qu'elle s'était littéralement vautré par terre avant de réaliser où elle se trouvait. Sans quoi, il se serait peut-être passé quelque chose, je n'en savais rien je n'étais pas devint. « Personne ne peut me résister » me vantais-je appréciant voir Cordélia jalouse face à Fauve. Franchement elle n'avait rien à lui jalouser si ce n'est qu'elle est couchée avec moi. Je me sentais tirer, emmené vers le sol et comprenais qu'il fallait se montrer plus discret si on ne voulait pas prendre le risque de se faire repérer. C'était plutôt raté, il a fallu qu'elle sente notre présence bien évidemment. Fait chier ! Je préférais partir en monial qu'écoutait le reste de leur conversation qui était devenue beaucoup moins intéressante. « Fait chier celle-là... » J'avais presque oublié que les loups pouvaient facilement sentir la présence des personnes appartenant à la même race qu'eux. « Tu en as d'autres des idées brillantes comme ça ? » Demandais-je curieux de savoir jusqu'où pouvait aller son imagination. Je tournais discrètement la tête pour vérifier derrière moi s'il n'y avait personne non plus qui nous avait repéré. Bon, je n'avais plus qu'à partir comme j'étais venu en fait, mais bizarrement, cela avait l'air plus simple de venir que de s'en aller.

Oh le gars est aussi prétentieux que moi, ça fait du bien à voir, limite je me sens moins seul. Lui aussi sait qu’être un loup garou ça se porte fièrement, et il a bien raison de traiter bobonne comme la femme éperdue d’amour qu’elle est. C’est presque dommage qu’elle soit son binôme, le gars aurait pu en profiter dans le jeu en manipulant une adversaire. Enfin bref. Il semble aussi dépité que moi d’avoir été repéré aussi rapidement, et notre petit jeu devient inutile si elles continuent de parler de choses aussi inintéressantes que la ventouse. « Ben, j’en avais bien une autre mais j’suis pas convaincu qu’elle t’aurait plu. » Du coup je commence à ramper doucement en arrière comme un militaire qui tente de fuir l’ennemi, glissant dans le lac d’où je suis arrivé, le plus discrètement possible. « Vas-y, on se casse. » Normalement, l’autre louve ne peut plus nous sentir. J’attends que Cosby me rejoigne avant de lui glisser quelques mots à l’oreille, inaudible pour les biatchs, puis je m’éloigne de notre position à la nage afin de disparaître de leur radar. Mission espionnage avortée.

SUJET TERMINÉ