La peur ne fait pas partie de mon vocabulaire, je me devais donc d'avancer la tête haute et de ne pas flancher une seule seconde. On m'avait affublé d'une robe ridicule auxquels j'avais ajouté une grosse paire de bottes. Un look assez particulier qui me rendait soudainement aussi banale qu'à l'arrivée. La bonne femme qui m'avait préparé n'avait osé rajouter un seul mot. C'est au bout d'une dizaine de minutes qu'un type qui avait une bonne tête de loup-garou vint me chercher pour m'emmener à travers ses bébêtes ailées. Un carosse ? Ils avaient pas mieux en stock ? J'attrape mon propre bras pour dire de faire quelques choses, je sens que ma peau est terriblement froide. J'étais sûr qu'on me confondrait comme à mon habitude avec une vampire. Comme toujours. Je regarde alors le tatouage qui orne mon bras ''Iris'' et je repense à ma fille. Si je suis là, c'est pour elle. Je ne devais pas fléchir et éviter de croire que tout ceci serait une partie de plaisir. Arrivé sur place, je descends d'un air assuré et calme, comme à mon habitude d'ailleurs. Puis finalement, aucune émotion ne s'affiche plus sur mon visage, je me contentais sans mot d'avancer droit jusqu'au plateau, sans un mot pour personne. On attends alors que je dise mon nom. « J'suis Théa. » là, faut pas m'en demander plus. Je prends place sur le siège qu'on m'avait assigné et je ne comptais pas en dire ou en donner plus ce soir.

Le sex-appeal. Mine de rien, c’est super important, de nos jours, et puis, franchement, c’est pour ça que j’ai été prise dans l’émission, faut pas se leurrer, je suis l’exemple type de la bonnasse débordant de sex-appeal. C’est pour ça que je ne suis pas tellement surprise d’être retenue. Quoi que, en fait, je pensais que la vieille fée serait genre, jalouse, après tout ce que j’ai pu balancer sur elle dans mon casting. J’espérais au moins que mes remarques auraient pu servir à quelque chose, mais, visiblement, non : elle est hideuse, particulièrement pour ce premier prime. Je ne sais pas ce qu’il lui faut pour lui faire ouvrir les yeux quoi, enfin, au pire, j’ai encore toute mon aventure pour la rendre présentable. Enfin, bref, on a quitté le carrosse (on, c’est-à-dire moi et trois inconnus, dont un type plutôt bizarre qu’a trouver le moyen d’hurler comme pas possible dans la calèche, j’vous assure) pour arriver … là où on est supposé arriver, j’imagine, ouais. Le type bizarre qui a hurlé à mort vient de se présenter, et en plus d’être bizarre, il a un prénom bizarre. Ca va qu’il est sexy, ça pardonne le reste, si vous voulez mon avis. En fait, tout pourrait être bien, jusqu’à ce que je me rende compte que le type avec qui je suis sensée être couplée (enfin, je crois hein) s’est barré, comme ça, tranquille mec. Sans avoir reluqué mon cul. Je vous jure, les hommes, c’est plus ce que c’était avant. Je lève les yeux au ciel. J’ai mis un décolleté, en plus, c’est pas pour rien. Je file vers une nana, un peu mignonne, mais genre, seule. « J’ai mis un décolleté de la mort, c’est pour me faire reluquer les seins, et pas pour me faire planter comme une pauvre conne. T’es qui toi, sinon ? » que je lance, à la fille. (MAIA)

J'essaye de me faire discret ce soir, j'ai la tête ailleurs. Je suis resté debout dans un coin, d'où je peux observer chaque candidats faire son entrée aussi remarquable soit-elle sur le plateau de l'émission. Enfin bref, les candidats ont l'air d'être tantôt plus ridicules les uns que les autres, tantôt plus intéressants pour quelques exceptions, je crois qu'il va y avoir un peu de tout, des loups, des fées, des vampires... hum... Les loups semblent tout de même être en majorité, ce n'est pas pour me déplaire. Passons, je devrais peut-être commencer à me mélanger aux autres et me présenter, mais je crois que ma timidité va l'emporter cette fois-ci, quoique, je ne peux m'empêcher d'exploser de rire à l'arrivée de mouvementée de ce type, Sullivan je crois.

Il les dévisage un à un. Son regard s’attarde un instant sur les visages de quelques jolies filles avant qu’il ne soit pris d’un frisson. Toujours se méfier des meufs. Il en a subi les frais. Et ici ce n’est certainement pas les pouvoirs qui manquent. Nico observe les autres sélectionnés arriver peu à peu. Certains l’air assuré, d’autres un peu moins. Y’en a déjà qui se la jouent vainqueurs, trop sûrs d’eux à son goût. Ca se la joue un peu trop et au final ça se fera bouffer au premier tournant. Il finit par s’asseoir sur l’un des fauteuils. Bouge un peu. Observe le plateau. Il sent une caméra qui bouge ici et là, est-ce que ses parents sont en train de le voir ? Sa sœur. Nicola lâche un instant son sourire tandis qu’il sent sa main devenir moite sous le coup de la pression. Faut dire que la Vieille Fée joue bien son rôle de tyran. Il finit par tourner la tête, observer une fille assise à sa droite. Amarok, qu’il pense avoir retenu. Elle n’a pas l’air vraiment dans son assiette. Sans doute aussi angoissée que lui. Sauf qu’il joue le jeu alors qu’elle ne semble pas vouloir cacher son ressenti. Nico hésite un instant et puis il lui sourit, tend la main et hoche la tête. « Salut, Nicola » Faut bien tenter de briser un peu la glace. Et il se voit mal aller jouer l’ami avec des vieux gars qui se prennent déjà pour des stars. Y’a bien ce mec qui semble assez cool là, Serafin, mais il s’est assis un peu trop loin. « Stressée ? » finit-il par glisser à voix basse, ses yeux cherchant à capter le regard de la demoiselle.

Un jeune homme se présentant sous le nom de Sullivan fut le premier à faire surgir un rire d’entre les lèvres d’Eukleia. Son assurance était tellement pathétique qu’elle n’avait su retenir ce rire qui emportait avec lui les dernières tensions présentes dans le corps de la sorcière. « Hé mon p’tit gnome, je serais toi, j’éviterais les termes de looser… d’autant qu’avec une coupe pareille style ado pré-pubère avec le désir de ressembler à son grand frère, je ne vois pas où tu trouves ta fierté. Allez remballe ta langue et vient te ranger. » Lança-t-elle, bien décidée à ne pas le laisser dans la gloire de son petit effet… comique. Déjà, l’animateur à la belle gueule expliquait comment se composait la maison… du moins si on peut la nommer ainsi. L’excitation commençait à monter et les veines de la sorcière s’échauffaient. Elle était prête à tenter cette aventure de folie !

Il se passe tellement mille trucs à la fois, les candidats qui débarquent de ces carosses volants et qui se disent bonjour. C'est le début de l'aventure alors il faut apprendre à se connaitre, se faire des amis tout ça, mais pour Tyger c'est surtout l'occasion d'observer les autres dans leur milieu naturel. Enfin bon, juste de les observer comme il aime le faire et d'essayer de savoir de quel bois ils sont faits. Bon des mecs, des filles, des humains, des vampires, des loups même des fées, chacun est sensé avoir un truc qui les détache de la masse, mais Tyger voit pas encore grand chose. Bon faudra éclaircir tout ça. Et après faudra chercher les faiblesses de tout le monde histoire de pouvoir les tuer dans leur sommeil. Mais non, il rigole bien sûr, c'est pas son intention. Tyger affiche un air un peu timide, souriant à tout le monde d'un air un peu absent, jusqu'à ce qu'il sente arriver à ses côtés son fidèle acolyte, sa moitié, sa chère soeur qui lui met un petit coup de coude. Il se retourne vers elle et lui fait un high five avec un petit clin d'oeil. “ T'es prête ? ” lui murmure-t'il. Tous les autres sont venus tous seuls, mais eux sont venus pour la faire sensemble cette aventure et pour gagner bien sûr, montrer au monde de quoi ils sont capables. Mais bon il n'y a aps qu'eux dans l'aventure, et il faut bien parler aux autres un peu, chercher des affinités tout ces trucs barbants là. Y a une fille qui commence à s'approcher de lui (eukleia), elle était dans son carosse, Tyger la reconnait. Pas mal d'ailleurs. Elle le salue alors qu'il lui jette un de ses regards de charmeur. “ Salut. Tu es qui toi ? Je crois pas avoir entendu ton nom ? ” Puis il la voit partir remettre à sa place un candidat (sullivan) qui a fait son arrivée en insultant un peu tout le monde. Il ne s'est pas vraiment senti offensé, mais ça le fait rire. Plus tard, le jeune Fé commence a présenter le chateau où vont vivre les candidats, mais bon il aura bien le temps de tout découvrir par lui-même.

Je suis carrément ailleurs. Je pourrais pas dire où exactement mais ça sent les fleurs, ça sent la rose cherokee. J'ai presque l'impression de sentir une légère brise sur ma peau brune. Je ferme les yeux tentant de me détendre mais ça marche pas vraiment, je suis ailleurs mais toujours tiraillé par le stresse, l'angoisse et la terrible envie de partir en courant. Je n'ai pas suivis les dernières arrivées, je n'ai pas entendu ce jeune garçon qui semble très enthousiaste. Non je n'entends que le battement de mon cœur, battement irrégulier. Je sens de temps en temps ma poitrine se serrée sous l’appréhension. Ailleurs je ne le sens pas arrivé vers moi, je ne l'entends pas marcher vers moi. Ce n'est que sa voix qui me parvient, à peine audible. Elle se répercute en écho dans la petite clairière que j'ai pris pour point de chute ou quelque chose qui y ressemble. « Salut, Nicola » Je redresse la tête jusqu'ici appuyé sur le dossier de mon fauteuil et papillonne du regard jusqu'à ce qu'il m’apparaisse clairement. Je souris par habitude je crois. « Salut, Arok. » Ou Amarok mais j'ai tellement l'habitude que me surnomme Arok que j'oublierais presque que c'est pas réellement mon prénom. J'accepte la main qu'il me tend et la serre légèrement, ça ressemble plus à une caresse qu'à une pognée de main énergique mais on fera avec. « Stressée ? » Il me demande assez observateur. Si ce n'était que ça... « Terrifiée. » Je lui dis honteuse à cette idée. Je devrais peut être pas le montrer on va me pointer du doigt comme la faible de l'aventure mais c'est ce que je suis alors... Je quitte quelques instant le regard du jeune homme découvrant en même temps que tout le monde le château. C'est beau. « Et toi ? Tu te sens comment ? » Je demande sans quitter des yeux l'écran.

Je ne sais pas faire une entrée fracassante comme les autres, comme beaucoup, il semblerait. Je suis vieille école. J'attends que l'on s'avance vers moi. Je suis, fidèle à moi-même, calme, « froide », discrète. Je passe inaperçue dans cette horde de personnes, que je ne reconnais pas vampire. Serais-je la seule ici ? En tout cas, cette espèce que je viens de toucher n'est pas comme moi. Il, elle, je ne sais pas, n'est pas morte. Elle respire. Elle est chaude. Je la regarde, mes yeux plus clair que clair, sonde sans rien pouvoir trouver. Je ne suis pas capable de ça. « Vu la température de ta peau, tu dois être une vampire. » Je baisse les yeux, j'aurai voulu le dire de moi-même. Je souffle, d'une petite voix, très petite. « Oui, j'en suis une. Toi pas. » Je répond simplement, sans intonation de voix particulière. Sans méchanceté, sans dédain. Juste un constat. « Je suis Ange et suis ravie de faire ta connaissance. » J'ose lui répondre de manière silencieuse, pour commencer. Les commissures de mes lèvres se relevant pour un petit sourire, que je trouve trop osé. Alors je m'arrête. « Moi c'est Yasmine » Je lui annonce mon dernier prénom, me tortillant les mains, mes yeux sur mes pieds chaussé de talons hauts. Je ne suis pas de bonne compagnie, je suis transparente. Je laisse le croire en fait. Pour mieux transparaître, mais c'est mon secret. D'ailleurs, il, Ange, se met à parler à quelqu'un d'autre. « Ravie. » Que je dis, avant de reculer d'un pas maladroit. Je me cogne à nouveau dans une nouvelle personne, froid, comme moi (KEEGAN). Mes yeux bleus, clairs, s'illuminent mielleusement. Puis nos binomes sont annoncé. Je suis avec la créature d'avant, ce qui ne me provoque aucune émotion, si ce n'est cette sensation d'être perdue.

Je ne sais pas trop ce que j'attends. Là, ma colombe sur mon épaule, à contempler cet espace temps qui me semble s'éterniser un peu plus, je me demande ce que je fais ici. Je me demande pleins de choses à vrai dire. Qui s'occupera de mon chat, ce qu'il adviendra de moi une fois être entré dans ce jeu, quel est cet étrange bruit que j'entends au loin, et qui agresse mon oreille comme une mouche en viendrait buzzer à approche. J'm'ennuie. On me demande de sourire, mais je n'en ai pas vraiment envie. On me demande d'avancer, mais j'aurais envie de partir en courant. On me demande de me familiariser à ce nouvel environnement ainsi qu'à ces potentiels amuse bouches, mais je ne m'en sens ni la force, ni l'envie. Je suis têtu. Je refuse la vie qui s'offre à moi. Les mains cachés dans ces longues manches qui ne cessent de s'élargir au fur et à mesure qu'elle bavent le long de mes bras, je chasse une mèche de cheveux s'échappant de ses coéquipiers. Pas de quoi s'affoler, tout est en place. Je baille. Et la colombe ne tarde pas à en faire autant. Cet accoutrement me gêne, je n'ai pas l'habitude de porter de telles épaulières, heureusement qu'ils ne se sont pas amusés à me revêtir d'une robe. Je déteste les robes. Je déteste les femmes avec des robes. J'ai envie de glace à la fraise. Mon regard vadrouille le long de l'assemblée. Je ne sais pas si je dois parler. Je ne sais même pas si je dois râler, ce qui est une première. Au final, peut-être devrais-je simplement rester là. Oui, ça me semble être une bonne idée. On est dans tous les cas deux à l'approuver. Finalement on m'attribue un binôme. Une certaine Maia. Il ne manquait plus que ça.

On y était, tous les candidats ont été appelés, des noms ont fusé dans tous les sens et je n’ai pas pu en retenir un seul. J’ai pu remarquer du coin de l’œil un gamin surexcité, qu’une blonde un peu trop maigre sautait déjà sur un tatoué, puis une asociale enfoncée dans son fauteuil. Génial. Alors que je commençais à sérieusement m’ennuyer, entourée finalement de gens franchement coincés qui restaient plus ou moins dans leur coin, une brune sexy vint vers moi. « J’ai mis un décolleté de la mort, c’est pour me faire reluquer les seins, et pas pour me faire planter comme une pauvre conne. T’es qui toi, sinon ? » Je ris franchement. « Et moi alors, t’as vu cette robe qui me fait un cul parfait ? On a osé me faire venir qu’avec des nanas. Et une pute. Maia et toi ? » lui répondis-je en me retournant pour lui montrer ma paire de fesses qui ferait pâlir Nabila en personne, et sans botox.

Je ne reste guère longtemps esseulé près de mon canapé. Il faut dire que j’attire habituellement l'attention, c’est plutôt naturel chez moi. Voilà qu’un jeune mec (Jud) vient tenter de m’impressionner. Je ne parviens pas à savoir s’il plaisante, mais dans tous les cas son visage poupin n’est pas celui qui je redoute le plus dans l’aventure. Le bûcheron m’a l’air bien plus dangereux … Je l’identifie rapidement comme appartenant à la même race que moi, et je laisse échapper un rire sonore et bref, le genre de rire méprisant du type prétentieux que je fais parfaitement bien. « Tu l’as trouvée dans un film de Schwarzy ta réplique ? » Parce qu’entre nous, il aurait pu trouver mieux que ‘tu devras d’abord me passer sur le corps !’ Heureusement pour lui, la production interdit de tuer un autre candidat, car je n’aurais pas hésité à écourter ses jours pour lui donner raison. C’est là que le travelo (Ange) esquisse un sourire faux pour me fournir l’explication de sa tenue de prostitué provoquante, et je ne comprends pas vraiment pourquoi il prend la peine de se justifier. Il peut bien s’habiller comme il veut, tant qu’il n’essaie pas de me faire essayer un mini short. « Ils ne doivent pas les payer cher, leurs stylistes. » Je fais remarquer avec un sourire amusé. Non mais c’est vrai, un soutif ça sert à mettre en valeur une belle paire de seins comme celle de l’autre folle du cul qui gémit du manque d’attention flagrant de son partenaire. Y’a pas de souci, je vais venir les mater moi ses nichons s’il n’y a que ça pour lui faire plaisir. Mais je n’ai pas vraiment le temps de m’exécuter, parce que la geisha (Eukleia) m’agresse verbalement. Je l’écoute un instant, retenant un rire discret qui s’échappe à la fin de sa tirade. Oh oh, qu’est-ce qu’elle me veut la sorcière, elle a ses règles ? Quand je pense qu’elle ose critiquer ma parfaite coupe de cheveux avec ses lèvres gonflées à l’hélium, c’est l’hôpital qui se moque de la charité. « C’est bon, t’as fini ton petit speech Botox ? » Botox, c’est son nouveau surnom, parce que personne ne va me faire croire que ces lèvres sont naturelles. Non honnêtement, plus je les fixe et plus ça me prend aux tripes. Et en même temps, ça me fascine. « Allez calme-toi avant de nous faire une crise cardiaque, ça va bien se passer. » Je détourne mes yeux de l’hystérique. « Ah les gonzesses. » Et je jette un regard de désespoir à mon voisin de canapé comme s’il s’agissait d’un vieux copain qui partageait la même conception de la femme que moi. Le présentateur canon en profite pour nous donner la liste des couples, aussi je fais entendre ma voix, assez fort pour que l’ensemble des candidats puisse la percevoir. « C’est qui Ragnarok ? » Ouais, je n’ai jamais été doué avec les prénoms. Et la vieille peau annonce qu'on va dormir dehors, à croire que toutes les nanas ont leur règ ... non attendez à son âge elle doit être ménopausée depuis plus de vingt ans.

Les regards des spectateurs ainsi que les caméras sont braqués sur les candidats, c’est pour Eukleia comme le regard doux-heureux de l’aimé et elle se sent formidablement à l’aise. Un peu égocentrique les bords, vous l’aurez compris, la demoiselle se plait à sentir cette foule l’observer, détailler son corps parfait. Elle fait de même et observe les gens qui la regardent, mais plus encore ceux qui l’entourent. Certains candidats semblent être des adversaires tenaces, elle devra s’en méfier, quant aux autres, elle n’en a pas plus peur que les premières gouttes de pluie. Elle fait déjà des petits pronostiques dans son esprit et se dit qu’elle devra bientôt construire une stratégie. Ce soir, elle a beau se sentir dans le bain jusqu’à ses petits orteils, elle ne désire en aucun cas commencer à comploter. Elle se laisse lentement aller sous la lumière de projecteurs : elle est enfin dans son élément et le beau garçon qu’elle avait abordé quelques temps plus tôt répond même à son salut. “ Salut. Tu es qui toi ? Je crois pas avoir entendu ton nom ? ”Elle sourit. « oui, j’ai… on dira oublié d’énoncer mon nom. Moi c’est Eukleia, enchantée. Alors, tu te sens prêt à démarrer cette aventure ? » mais elle détourne vite son attention et ne capte même pas la réponse du jeune garçon car, déjà, le présentateur annonce les binomes… Eukleia repart dans son hilarité. Elle est donc couplée avec le beau rigolo de tout à l’heure ! (Serafin). Elle se déplace vers lui et lui assène une petite tape sur l’épaule. « On va faire des merveilles, mon Chou ! » Elle le dévisage un temps. Pas mal, vraiment pas mal. Dommage qu’il ne lui est pas apparue réellement viril lors de sa présentation. Esperons qu’il tiendra le coup et qu’il ne la tira pas vers le bas, elle ne le permettrait pas. Sourire. L’aventure prend une tournure d’autant plus drole qu’ils dormiront dehors le temps d’une semaine ! Eukleia aura tout le loisir de juger les beaux –et moins beaux- mâles qu’avait déniché la production pendant qu’ils se baigneront dans le lac… Hum.

J'étais d'une oreille les uns et les autres discuter, j'avais l'habitude d'analyser avant de me risquer d'être ridicule. On pouvait dire que chacun avait sa façon de se présenter. On pouvait déjà différencier les modeste avec les têtes de pastèque que je me ferrais une joie d'éclater s'ils me cherchaient un peu trop. Je vagabondais de droite à gauche, cherchant principalement de la nourriture. Parce que oui j'aime la nourriture plus que les gens. Je tombais alors à ce qui ressembler à une pizza. « Je ferrais mieux de la couper en quatre parce que je suis pas assez affamé pour manger six parts » dis-je en murmurant. Puis ils annoncèrent les binôme, je me retrouvais avec Vixy. Je ne la connaissais pas, je devais sans doute l'avoir croisé, mais avec tout ce monde j'avais du mal à m'y retrouver. Au moins c'était une fille et je n'aurais pas à la trucider ou l'exterminer pour une geste mal placé. La vieille fée annonça alors que nous allions devoir dormir dehors. Ha bah ça commence bien, super trop cool. J'avais que très peu l'envie de dormir à la belle étoile, ce qui me fit faire une grimace avant de marmonner des insultes dans ma moustache.

S'il y aura une personne perdue dans cette aventure, ce sera bien moi. Premièrement, je ne connaissais pas ce monde qui semble être magique et il y avait également le fait que je ne croyais absolument pas à tout cela, mais bon, j'aurais la chance de crier haut et fort mes opinions à un autre moment de l'aventure. Une carrosse vint me chercher. « Une carrosse ? C'est une blague, j'espère. » C'était tout simplement inconcevable pour moi de trouver ce genre de transport, mais bon, je ne perdis pas de temps avant d'entrer avec trois autres candidats. [...] Nous étions enfin arrivés à destination, j'étais quelque peu effrayée, mais grâce à mes talents d'actrice, disons que je paraissais plus détendue. Il y avait un homme parmi les quatre derniers arrivants dont moi, je me saisissais alors du bras de ce dernier sans pour autant demander la permission, il ne manquerait plus que ça, tiens. « Toi, tu restes avec moi. » Disais-je d'un ton légèrement autoritaire, il allait devoir s'y habituer à ça. « D'ailleurs, tu es quoi toi ? » Enfin, un vampire ? Un loup ? Je me le demandais. Au bout d'un moment, les binômes fut révélé, je me trouvais avec un certain Ecko. « Tu t'appelles Ecko pour ce soir. » Repris je toujours en m'adressant au jeune homme. (JUDICAËL) Comme si tout cela ne suffisait pas, la vieille fée nous annonça alors que nous allions dormir dehors, je n'avais qu'une seule envie, c'était de partir d'ici et de rentrer chez moi, je ne venais pas de ce monde, pourquoi me faire subir cela ?

Je me demande pourquoi l'on m'associe avec une femme. Je n'aime pas les femmes. C'est égoïste une femme. Et puis c'est laid. Je me demande aussi pourquoi doit-on dormir aussi serrés qu'ils le disent ? Peut-être ne devrais-je simplement pas me poser la question. Pourtant je me le demande. Elle tiraille mon esprit vengeur. Elle le retourne, le souille, jusqu'à ce que la réponse la plus sale en soit crachée. Peut-être veulent-ils quelque chose de plus. Je n'aime pas les surprises. Et j'ai envie de plisser les yeux, alors je m'exécute. Seulement, ma paupière droite ne peut s'empêcher de se tirailler quelques instants vers le haut, comme un spasme inachevé que l'on pourrait retrouver chez les plus débiles de notres espèces, alors je m'arrête. Je ne sais pas quoi faire. J'ai envie de mettre mes mains dans mes poches, mon regard dévale donc mon corps, et je remarque sans aucune réaction apparente que je n'en ai pas. Déception. Alors, je gratte un instant les parties roses de ma colombe. Seulement les roses. Elles portent chances. C'est ce qui est écrit dans son personnage. Les bleues sont signes de mort, de fatigue, de désenchantement. Peut-être devrais-je caresser celles ci au final. J'attends un signe, un écho me disant que je peux déguerpir. Mais non, les autres continuent de se contempler. Je ne les écoute pas. En fait je ne sais pas qui écouter. Alors je ne les écoute pas, c'est aussi simple que ça. Et puis mince, j'ai vraiment envie de glace à la fraise.