Autant dire, je ne sais pas pourquoi je suis venue spécifiquement vers cette nana-là. Enfin, si, déjà, elle n’est pas hideuse. Enfin, le fait qu’elle ne soit pas laide, comprenez, ça donne tout de suite plus envie de faire connaissance quoi. En plus, elle rit quand je lui parle. Genre, ce serait une meuf qui tirerait la tronche pendant toute la soirée, ça l’aurait pas fait, j’crois. Et on a l’air d’être sur la même longueur d’ondes. Et puis, elle me montre ses fesses, la Maia. Et c’est vrai qu’elle est bonne. Enfin, pas autant que moi, faut pas déconner, mais, ça va quoi. « Fauve. » et puis, j’ai pas le temps de l’ouvrir encore, qu’une autre meuf rapplique. Genre, Maia doit attirer spécialement les meufs, je sais pas trop. J’allais dire qu’elle a des allures de blondasse un peu con-con sur les bords, mais, en fait, elle dit qu’on est les personnes les plus fréquentables, donc, elle ne doit pas être si conne pour s’en rendre compte quoi, voyez. Je ne sais pas de qui elle cause, la Cordy, pour dire vrai, et puis, ils annoncent les binômes, et je suis avec une fille. Une fille. Genre, utérus, ovaires, nichons, tout c’que vous voulez quoi. « Artémis. Sérieux. Je suis en binôme avec une nana. Genre, je vais devoir dormir contre elle et tout aussi ? Nooooon. » j’avais précisé mon genre, dans le casting, enfin, merde, je dois être la seule conne à être avec une autre meuf. « Ils m’ont prise pour une lesbienne ou bien ? » hé, je bouffe pas de ce pain-là moi les gars hein. Et puis, ça va pas en s’arrangeant, l’autre moche (la vieille fée) annonce qu’on roupillera tous dehors, genre, comme ça, pour le plaisir, et qu’on ne pourra pas se laver ni rien, comme des gens NORMAUX. Je regarde les deux autres filles là, je me demande dans quoi je me suis lancée, parce que je croyais que ça allait être la route de la baise et de la baston, et pas trop ce genre de chose, alors je suis un peu perplexe quoi.

Après avoir été royalement ignoré par la jolie sorcière, je prends soin de m'écarter silencieusement d'elle et du bellâtre qui semblait prêt à lui faire la cour puis pour couronner le tout, la vieille folle se décide à faire la pire des annonces, pour résumer: on aura pas de lit, de douche et de vêtement jusqu'à vendredi prochain... ARE YOU FUCKING KIDDING ME, je recule encore peu et décide de rester à l'écart des autres le temps de digérer cette nouvelle, puis un autre élan de confiance de moi resurgit soudain - ça commence à m'inquiéter - et je tente cette fois-ci une approche plus timide cette fois-ci à l'attention d'un autre gars un peu en retrait (ADONIS) « Euh... salut... » Je m'approche un peu plus et tente « Toi aussi t'as l'impression d'être entouré de fous furieux ? »

« Hum hum..je n’ai pas besoin d’inspiration, je suis ma propre inspiration » je tournais ma tête vers l’homme prétentieux (Sullivan) et m’éloignai de lui accompagnée d’une des demoiselles avec qui j’avais fait la route (Kimyokis). Elle s’était directement montrée sociable avec moi. Entre temps j’apprenais que je devrais dormir dehors toute la semaine accompagné de Cordelia, mon binôme. Je n’avais aucune de ce à quoi elle ressemblait et je verrais bien en temps voulu. « Et toi Cordelia ! » de la sorte, nous avions tous les deux trouvé notre binôme, même si j’avais des doutes que ça soit son véritable prénom. « Le plus somptueux Loup du château et toi ? » Qu’elle se rassure, je ne comptais pas laisser partir une aussi jolie fille, je n’étais pas fou.

C'est peut-être pas malin de commencer l'aventure en insultant les autres. Certes, ca vous fait passer pour une grande gueule et ca montre tout de suite la donne, et peut-être que le public vous adorera dès le début, mais bon, c'est aussi le bon moyen pour se faire des ennemis dans le groupe déjà. Non, il vaut mieux que les autres ne sachent pas ce qu'il pense au fond, se dit Tyger. Laissons-les croire qu'il est gentil et adorable, et juste un peu charmeur, alors qu'au font il n'a pas du tigre que le nom. Enfin bon, dès le début c'est la guerre et le ton monte. Mais Tyger ça le fait rigoler dans sa barbe surtout, et on dirait qu'il se fout vraiment de leur gueule. Il adresse un sourire quand même assez sympa à ce mec. (sullivan) Il irait bien lui parler tiens ou même continuer à flirter avec la blonde à grande gueules et grosses lèvres, mais genre d'un coup, le présentateur avec son sourire colgate annonce les binômes, et du coup tout le monde va chercher sa nouvelle âme soeur ou un truc comme ça. “ Hein ? On m'a mis avec un alcool ? Je sais que je bois trop mais quand même, on peut pas juste me mettre avec un alcool. ” laisse-t'il échapper. J'espère qu'elle va pas me prendre la tête quand même, se dit-il. Puis bon il se décide à la chercher, ou à l'appeler plutôt. “ Absinthe ! je veux à boire, VIENS A MOI ABSINTHE ! ” Ah si on pouvait appeler de l'alcool comme ça. Tiens il se prendrait bien un petit verre, d'absinthe tiens. Et puis enfin il la voit arriver et... Ok sa mâchoire lui en tombe, lui qui est d'habitude si calme et contrôlé. Mais mattez moi ce boule ! Elle pourrait causer une émeute, ou un tremblement de terre. Okay il est dans une équipe avec une bombe nucléaire. Bon, espérons juste qu'elle le souffle pas dans l'explosion. [color=royalblue“ Salut. ”[/color] lui dit il plus calmement. Et puis là, la Vieille Fée annonce la bonen nouvelle, ils vont tous dormir ensemble dans une tente comme en colo pendant une semaine. Oh Joie. Enfin Tyger ça l'amuse cette idée en fait, de quoi faire un peu mieux connaissance avec les autres gars, ou surtout de quoi les observer mieux.

J'essayais de paraître distante et loin de tout. Je me contentais d'admirer les débiles que j'avais face à moi et d'écouter attentivement chacune des indications des présentateurs, mais en aucun cas, je ne comptais faire entendre de nouveau le son de ma voix. J'avais l'impression d'être terriblement calme par rapport à tout ses dégénérés. Et alors que je restais loin de tout, voilà qu'un espèce de lutin chevelu ce pointe pour me saluer. Je me contente de lever les yeux face à lui et ne réponds pas à sa salutation. On ne m'avait pas obligé à être sociable en venant ici, j'avais bien lu le contrat et aucune phrase ne l'avait formulé. Puis viennent le nom des binômes, une fois encore je ne cherche pas à savoir avec qui je suis assimilée, de toute manière, je n'ai retenue pour le moment aucun prénom. Finalement le type qui était venu me saluer a eut la chance de trouver sa binôme et s'en réjouis. Je les regarde d'un air effacée, blasée. Puis, il tente enfin de me présenter, mais c'est plutôt compliqué, vu que je ne lui ais pas donné mon nom. J'ouvre la bouche, me disant de faire l'effort de répéter mon nom, quand soudain mon siège bascule vers la droite où je me retrouve nez à nez avec un vampire. Je les reconnaitrais entre milles. C'était donc un gars plutôt sociable, quelle chance ! Le regard toujours aussi neutre, il finit par me demander ce que je suis. Je pose alors ma main sur sa joue et nos peaux sont aussi froides l'un que l'autre. « Froide. » Dans quel genre de bazar je vais de me fourrer. « Je ne vois pas où est le plaisir de partager mon lit avec quelqu'un qui ne ferme pas les yeux de la nuit. Je trouve ça plutôt ... Morbide. » Rien de réjouissant en soi.

Je me sentais très mal à l'aise dans cet endroit, je n'étais pas réellement habitué à être avec tant de fous dans une seule pièce, enfin, si l'on peut appeler cela comme ça. Je me trouvais en compagnie d'un jeune homme qui faisait plus gamin que jeune homme, fallait le dire, mais il était tout de même charmant, cela compensait le truc. « Et toi Cordelia ! » Cela doit sûrement être le prénom de sa partenaire. « Cordelia .. C'est tellement moche. » J'essayais de bien me tenir, mais le naturel revenait au galop, j'aimais critiquer tout et n'importe quoi, c'était dans ma nature et cela n'allait pas changer lors de cette aventure. « Le plus somptueux Loup du château et toi ? » Je riais légèrement suite la réponse de ce dernier, c'était une belle présentation, fallait l'avouer. Il n'attendit pas une seconde afin de me retourner la question. « Disons que c'est un peu compliqué. » Soit, il était curieux et me demandait ce qui se passait, soit il s'en fichait totalement et cela m'allait également, disons que je n'allais pas exposer mes problèmes dès le premier soir.

Je crois que j'aime bien sa tête. Je ne sais pas il me semble bien. Mais bon je n'aime pas trop être trop proche des gens alors il continuera de me sembler bien sans plus. Oui j'aime bien son visage, comment ses traits s'animent à mes paroles ou a un événement extérieur à notre conversation. Il sourit lorsque je lui dis que je suis terrifié, ça me rassure parce que je crois pas que c'est un sourire de moquerie. Et moi qui sens honteuse d'être si trouillarde sur le moment. J'ai pas peur d'eux, j'ai peur de moi de ne pas être à la hauteur. J'ai trop de pression je crois. Instantanément je sens une goût de sueur perlé sur ma nuque, brûler ma peau sur son passage. La gorge sèche je lui retourne la question. Je crois que ça m'intéresse. Autour de nous c'est la cohue, les égaux se réveilles. Et la guerre commence déjà, résignée je le suis depuis le début. On annonce les binômes. « Euh, un peu moins bien tout d’un coup » Je suis son regard et entre en contact avec un grand barbue. Un loup sans aucun doutes possibles. Oh. Je crois que je suis bien contente de ne pas être avec lui. J'en connaît des loups comme lui et ils sont pas fréquentable. Je le regarde et un sourire tord mon visage. Mon binôme à moi un certain Sullivan que je ne connais que de nom pour le moment. « C’est qui Ragnarok ? » J'entends de la gueule d'un loup. J'en suis certaine on m'a mise avec un loup. Je souris naturellement, je suis ravie. Bon va falloir lui apprendre mon prénom mais chaque choses en son temps. « C'est moi. » Je tente de dire aussi fort que lui mais ma voix ne porte pas autant que lui. Ragnarok, je sais pas pourquoi je sens que ça va me suivre longtemps ça. La vieille fée nous dit qu'on va passer la première semaine dehors, dans des tentes. Nicola ne semble pas emballé. Moi au contraire ça me convient. Je lui souris pour tenter de le rassurer autant que j'en suis capable, c'est à dire pas terrible... « J’imagine que ça va un peu calmer les ardeurs de certains. » J'hoche la tête. J'ai envie de dire tout un tas de choses mais je ne dis rien. Mutisme au bout des lèvres je le regarde perdue et esquisse un sourire. « Tu crois que ça va aller ? » Je demande naturellement. « Pour nous ? » Parce que oui c'est nous on semble sortir du même moule ou presque. Alors s'il me dit que ça va aller je serais presque tenté de le croire. Presque. Je regarde mon loup, son loup, mon loup.

Peut-être qu'ils ont de la glace à la fraise. Peut-être devrais-je leur demander ? Il y a ce groupe de filles là bas, qui semble désespérément vouloir attirer l'attention. Il est clair que c'est plutôt le genre à surveiller leur poids. Peut-être devrais-je simplement me taire, hein, qu'en penses-tu colombe ? Evidemment, elle pensait tout comme moi. Alors, je détaille les visages de certains, de la poupée au grand méchant loup, n'ayant pas peur pour un sous de m'attarder sur les différents visages, quitte à passer pour quelqu'un d'encore plus étrange que je ne pourrais l'être. Je ne suis pas étrange. Je suis curieux. Je détourne mes yeux, observe mes mains, elles tremblent. Pourtant je n'ai pas peur. J'ai juste soif. Et puis je me demande ce qu'il adviendrait si un homme se transformait en loup pendant la nuit. Je me demande aussi si les couvertures sont chaudes, à quelle heure la nuit tombe, si je pourrais rire à certains moments. Tout me parait encore bien confus. Trop confus. Trop joufflu. Oui, ils m'ont tous l'air empoté. Comme ces gros ogres que l'on retrouve au coin d'un bar, une chope de votre taille à la main, pret à vous engloutir d'une gorgée. J'ai toujours aimé les ogres, je les trouve d'un raffinement bien particulier. « Eh mec, t'as vu les pin-ups dans l'coin ? » je dévisage un instant colombe, lui signifiant de baisser le volume. Il ne manquerait plus que l'on nous repère. « Arrête d'agiter ta main comme un imbécile, j'faisais ça quand j'avais cinq ans, et ce n'était même pas pour attraper des graines. » mes yeux roulent un instant le long des étoiles. Peut-être pourront-elles me sauver de ce malheur.

Je suis perdue, je le fais croire ou je le suis vraiment. Oui, le clin d'oeil de l'autre vampire et ma petite présentation avec Ange ne me met pas forcément à l'aise, ne m'aide pas à m'intégrer. Certains parlent, d'autres agissent. Je suis d'un autre temps. Peut-être la plus vieille ici. La plus froide. D'ailleurs, je laisse une traînée froide derrière moi lorsque j'aligne mes pas à travers le plateau, semblable à un vent frais qui glace jusqu'aux os. La pièce est emplie de jeunes humains bien en vie. Je suis morte depuis bien longtemps et je les envie. Je crois que c'est pour ça que je n'ose les approcher. Que je ne fais que les frôler, comme un fantômes. Oui, je erre comme un fantôme, que l'on ne voit pas , mais qu'on le ressent. Les vampires, doivent être caractériel et séducteur, c'est l'image que l'on renvoi de nous. Je ne le suis pas ce soir, mais qui sait, peut-être que je le serai demain. Je frôle une blonde (SAPHYR). Je frôle un homme (TYGER). Je m'arrête devant une femme, (KIMYOKIS), avant de m'en aller aussi rapidement que j'étais arrivée. J'échoue sur un canapé. J'observe d'un œil descriptif et éteint les autres. À celui qui franchira la barrière de ma rigidité.

« On va les écrabouiller, tu veux dire ! » Eukleia aime mieux le petit côté déterminé de son coéquipier que celui du gamin de sept bougies qu’elle avait entraperçu quelques temps plus tôt. La chaleur augmente de plus en plus sur le plateau et elle sent sa folie grimper un peu plus dans son corps. Elle sourit devant la gêne de Serafin qui ne connait même pas les noms des filles avec qui il discute. « T’en fais pas, le seul nom de filles que t’as à connaître ici c’est le mien. D’autant que tu vas dormir avec moi, mon p’tit chanceux. » Elle lui décoche un clin d’œil, histoire de le mettre à l’aise – ou pas. Toute excitée à l’idée de l’aventure qui va se dérouler, elle recule sans prendre gare et bouscule doucement un autre candidat (CALLISTE). « Oups… fais attention à où tu mets tes pieds, mon lapin. » dit-elle avec un sourire, pour bien lui faire comprendre qu’elle rigole. « OH MAIS ATTEND, c’est pas toi qui m’a félicité pour la vanne que j’ai sortie à l’autre loup mouillé ? Mon lapin, je suis tellement dans l’engouement que j’ai zappé ta main. C'drole, non ? » Elle éclate de rire. « Tiens, pour te consoler. » Et elle dépose ses lèvres sur sa joue. Geste de séduction – ou pas. Quoiqu'il en soit, elle se retourne vers son coéquipier et lui demande : « Tu te sens pas trop flagada ? Parce que je vais pas te ménager mon petit Fé. » à moins que la Vieille Peau ne se charge de nous maltraiter avant.

Ok je crois que la production était tombée sur la tête, ou alors la vieille fée était la plus grosse biatch que le monde n’ai jamais porté. Ma théorie selon laquelle les coupures budgétaires commençaient se révélait être plus que plausible, à quoi bon se procurer un si grand château pour tourner une télé réalité si c’est pour faire dormir les gens dehors, je suis une star du petit écran, une animatrice télé de renom, j’ai des fans sur twitter, la cordy army, et on ose me faire dormir à la belle étoile… Du sang doit couler, en plus de ça j’allais devoir partager une tente avec des gens du peuple, mon lit taille XLL me manquait déjà. J’entendais quelqu’un prononcer mon prénom au loin, un fan surement… « Je me retournais vers les deux filles avec qui j’avais fait connaissance. « Non mais vous pouvez le croire ça, on va dormir à la belle étoile… C’est insensé ou est passé le strass le glamour et les paillettes… Cette nouvelle c’est pire que tout… Je suis à deux doigts du nervous breakdown, je sens que mon maquillage va couler… Il me faut un verre pour surmonter tout ça, y’a pas moyen d’avoir un cosmo dans ce trou perdu ? » D'accord le concept du jeu c'était quand même le fight et la survie, je veux bien affronter tout ça s'il y a un minimum de confort derrière... Je priais que la vieille fée s'étouffe avec son dentier ce soir...

Fauve qu’elle s’appelle. Personne n’a de prénom normal ici, heureusement qu’elle est plutôt pas mal à regarder, ça compense. Une barbie bouclée s’approcha à son tour avec le sourire hypocrite qui s’impose. Cordy si elle veut. Elle aussi elle a remarqué l’atrocité de la pu.. « Ah, parce que c’est un mec en plus. Je suis toujours la dernière au courant. » Soufflais-je, étonnée. Un travelo dans l’aventure, on aura tout vu. Les binômes sont ensuite annoncés. La brune à côté de moi se plaignit d’être avec une fille avec un nom de déesse. J’étais avec un certain Bo. Où es-tu mon mignon ? Je mets un certain temps avant de repérer un type plutôt canon avec une colombe sur l’épaule. C’était le total opposé de l’autre excité, il était tout seul, en plein milieu de la pièce. Bondieu il a l’air mou. J’allais faire un mouvement dans sa direction pour tenter de voir s’il était décoinçable, quand la vieille peau se mit à parler. Dormir dehors, tentes, tous collés, pas de douche, se laver dans le lac, jusqu’à vendredi ? S’il y a bien quelque chose à laquelle je ne pourrais survivre, c’était bien ça. Je n’aurais peut-être pas dû en parler au casting, ces sadiques n’ont pas de cœur. « PARDON ? Non mais, t’as entendu ça ? Fais quelque chose ! » Je m’étais mise à m’agripper avec désespoir à la barbie, jusqu’à ce qu’elle parle d’alcool, elle avait l'air dans le même état. « Dis, tu me ramènerais un verre en passant ? » la semaine allait être longue.

Toujours très occupé par ma part de pizza, je scrutais les alentours. Pendant une seconde je me demandais ce que je faisais ici, puis la seconde suivante je me rappelais que je voulais leurs prouvés que j'étais la plus forte. Pas que je sois égocentrique, mais j'ai besoin de mon moment de gloire, histoire de me sentir existé dans ce vaste monde. Juste l'histoire d'une minute qu'on se dise wouah cette fille elle déchire. Ouais ça serait cool. J'étais perdue dans mes pensées quand quelqu'un me frôla. La chaleur de sa peau inexistante, me fit frisonner. Je l'attrapais par le bras (YASMINE) en là fixant droit dans les yeux. Elle avait l'air aussi paumé que moi. Je restais une petite dizaine de seconde comme ça avec son bras dans ma main et ma pizza de l'autre avant de me rendre compte que j'avais l'air d'une idiote psychopathe c'est peut-être pour ça que j'ai du mal à me faire des amis. « Désolé. » lui dis-je en haussant les épaules. « T'en veux ? » lui dis-je en lui donnant une part de pizza. Elle était chanceuse, je partage pas souvent ma nourriture.

Spoiler:

« Ho ce n'est pas si moche que ça » Il plaisantait, j'espère ? Il n'y avait pas pire, il y avait le mot corde dedans, un prénom qui nous donnait tout simplement envie de nous suicider, mais bon, ce n'était pas mon problème et je ne préférais pas continuer la conversation, après tout, ce n'était qu'un prénom, un horrible prénom. J'avais appris lors de cette conversation la race du jeune homme, c'était donc un loup-garou, hum ... Intéressant. Je ne savais pas comment me tenir face à ce dernier, j'étais également une louve, mais ça, je n'y croyais pas, il me fallait des preuves et je n'étais pas prête à les voir. « Je vais être honnête avec toi, je n'y crois pas à ces histoires de loups, vampires, fées et tout ce qui s'en suit, c'est débile tout ça. » Je croisais alors mes bras avant de reprendre. « Et là, tu vas me dire que tous ces imbéciles croient à ces histoires ? » En parlant des autres candidats, bien sûr. D'ailleurs, je ne les sentais pas ces derniers, ils sont tous louches et tellement bizarre que je préférais rester avec la personne qui me paraissait la plus normal, c'est-à-dire Ecko, enfin l'homme qui portait son prénom pendant une soirée.

Wow wow, visiblement je ne suis pas le seul à chercher ma partenaire, y’a l’autre tatoué ‘maman je t’aime’ qui gueule le prénom de son binôme. J’ai d’ailleurs mis un certain temps à comprendre qu’il réclamait une personne et pas un verre d’alcool, franchement y’a des parents qui ne devraient pas se reproduire. Absinthe, faut être vraiment givré pour appeler son gosse comme ça –ou alcoolique, peut-être-. Pauvre fille, j’ai de la peine pour elle. Mais je n’ai pas le temps de compatir trop longtemps, puisque Ragnarock se manifeste, l’espèce de noire/chinoise/tu sais pas trop bien d’où elle vient. Ouais, pas la plus jolie mais elle est pas mal dans son genre. De toute manière réchauffer ma partenaire dans le lit n’est pas ma préoccupation principale pour plusieurs raisons : 1/ la pauvre risquerait d’être déconcentrée pendant nos combats. 2/ ça rameuterait probablement la brigade des mineurs parce que je suis à peu près convaincu qu’elle n’a pas atteint la majorité légale. 3/ je ne suis pas un chien galeux affamé, comme visiblement la moitié des autres candidats masculins. Ils sont tous en train de baver sur la plastique des créatures féminines qui les entourent, et j’imagine déjà la vieille peau frotter de plaisir ses mains ridées. Je lève alors mes fesses pour m’installer à côté de la brune et de son compagnon qui tremble comme une feuille, et je me demande un instant s’ils sont allés faire le tour des lycées pour recruter leurs candidats. « T’inquiètes pas ma belle, avec moi tu risques rien. » Je la rassure en m’installant sur l’accoudoir, ponctuant mon affirmation d’un sourire charmeur. « Le premier qui te fait des misères je lui arrache la jugulaire. » Non parce que visiblement, on ne va pas se battre l’un contre l’autre, mais l’un AVEC l’autre, alors autant la dorloter pour avoir le maximum de chance de victoire. « En tout cas j’espère que tu caches un truc bien puissant sous ta carcasse de squelette. » Simple constatation. Je doute fort qu’elle impressionne qui que ce soit avec sa silhouette maigrichonne, mais si elle est là c’est bien parce qu’elle a quelque chose en plus. D’ailleurs ça s’applique aussi à son petit camarade, parce qu’il a beau avoir une gueule d’ange ça ne va pas me pousser à la clémence.

Après quelques minutes d'un silence des plus pesants, mon interlocuteur se décide finalement à me répondre, ajoutant même à cela une petite déclaration des plus terrifiante, joke, je ne peux que décrocher un sourire en l'écoutant, j'espère sérieusement qu'il n'essaye pas de me faire peur, parce que ce n'est pas avec ce genre de phrases qu'il parviendra à ses fins. « Oh, intéressant, mais à ta façon de parler je crois pouvoir déduire que t'es un loup et ça doit faire un bail que le grand méchant loup ne me fait plus faire dans ma culotte. » Je m'approche davantage comme pour ne pas me rabaisser face à lui, il me demande ce que je fous dans cette émission, rétorquant au passage que lui, il est bien décidé à en découdre, je confirme, c'est un loup, je reconnais bien là cette fougue qui leur est typique, je souris une fois de plus « Moi ? Pour apprendre. » autant rester mystérieux, c'est charmant à ce qu'il paraît.

Je crois qu’on s’est bien trouvées là, toutes les trois, enfin, on partage les mêmes opinions, pour le moment quoi. Faut dire, j’doute qu’il y ait beaucoup de candidats qui kiffent devoir dormir à la belle étoile. Tu parles d’une arnaque, merde quoi, elle a raison, la Cordy, on pourrait au moins avoir le droit aux dortoirs. J’suis sûre que la vieille moche se venge de ce que j’ai balancé dans mon casting, ouais. Les moches, c’est toujours susceptibles ET rancuniers. Ca doit être ça. Elles demandent des verres, les filles. J’dois être dans ma semaine de bonté, j’crois, parce que j’bouge mes fesses pour en prendre. Enfin, en fait, c’est surtout pour faire un repérage. J’suis sûre que y’a des mecs sexy qui s’cachent quelque part. Ce serait con d’être entourée de moches. Et puis merde, imaginez, une semaine sans baise, ce ne serait pas possible, faut que je fasse un repérage. Bref, je m’éloigne d’elles, et j’cherche officiellement le bar, officieusement les garçons. Et puis, je prends mon temps hein. Genre, je fais le tour des lieux. Mais en fait, ça me fait chier, voilà. Tout le monde est déjà occupé. Et y’a pas autant de beaux garçons que ça. Je suis déçue. Bref, je prends un verre de machin chose qu’elle a demandé, Cordélia. Et un second. Et j’aimerai en prendre un troisième, comme prévu, mais, en fait, j’ai que deux mains quoi. Donc, tant pis. J’me ramène vers les deux filles, j’tends l’un des deux verres à Cordélia, j’bois une gorgée du mien, et je regarde Maia. « Bah ouais. J’ai que deux mains. » sous-entendu, j’peux pas porter trois verres en même temps. Ou alors, j’avais pas envie. Faut voir.

Je cesse d'être fantomatique. D'être transparente. Une main se referme sur mon bras. Je tressaille. Le choc thermique de son chaud et de mon froid. Mon cœur ne bat plus, mais si j'étais encore en vie, il s’emballerait, ce cœur que je ne sens plus en moi. Mes yeux restent figés sur elle, une jeune fille d'un fraîcheur extrême. D'une blancheur, d'une belle blancheur, pas comme la mienne, mortelle. Je me perds dans mes pensées. « Désolé. » Je relève mes yeux sur elle, fronçant mes sourcils. J'ai légèrement sursauté. Pourtant c'est moi qui fait sursauter, habituellement. « Pardon ? » Je ne cherche pas de réponse en vérité, parce qu'elle me tend une chose qui ne me donne pas envie. Qui me fascine. Comme toute chose nouvelle que l'on me présente. Je ne sais pas ce que c'est en vérité. J'en ai déjà, je crois, oui, mais je n'en ai jamais mangé. Parce que je crois que ça se mange, puisqu'elle en a mangé, mais je ne sais pas. Tout est confus dans ma tête et elle me demande si j'en veux. Je fais une légère grimace, intérieurement agacée. Extérieurement désolée. « Merci, mais non. » Je répond, sèchement sans le faire exprès. Je me rattrape. « Je préfère le... sang … » J'annonce, glaciale, sans vouloir l'effrayer parce que non, je n'allais pas lui sauter à la gorge. Je n'allais pas sortir mes crocs, mais ils sortent tout seul. Attirée par la faim qu'elle venait de m'apporter. J'enlève mon bras de sa main et cache de la mienne ma bouche. « Je ne vais pas te faire du mal ! » Que je lui dis, alors que mes yeux s'arrondissent sur elle, animé d'une soudaine lueur.

C'est stressant tout ça. Pas les autres, mais plutôt les autres. Oui les autres dehors. Vous voyez ? Ceux qui nous regarde quand la caméra passe devant notre tête. Je devrais peut être avoir l'air cool et décontracté ou essayé de l'être comme Nicola. Non je sais pas trop faire ça. Désolée. Je reste là sur mon siège a jouer avec mes mains tout en écoutant, regardant mon interlocuteur. Je l'aime bien je crois, oui, je ne sais pas. En tout cas il me fait bon impression mais disons que j'ai pas parlé avec grand monde pour le moment. Non pas assez pour me faire une idée sur le degré d'affection que je pourrais avoir pour lui. Mais je crois que l'aime bien. Le loup s'approche alors que j'énonce ma pensée. « Tant qu’on se laisse pas impressionner, j’imagine qu’on peut s’en sortir. Après tout, on a été choisis par la Vieille Fée. » Il me répond. Je prend le temps de m'imprégner de ses mots. Je ne sais pas si ça me rassure mais en tout cas ça me fait du bien. Et pour la première fois je souris parce que j'en ai envie et pas seulement pas habitude. « Tu dois avoir raison. » Oui il doit avoir raison. J'espère. Je crois le doigts. Le loup s'installe près de moi. Je relève la tête vers lui. Un loup. « T’inquiètes pas ma belle, avec moi tu risques rien. » J'aimerais le croire mais c'est peut être tout le contraire. Peut être que je vais me brûler les ailes à le fréquenter. Peut être que je vais finir comme lui ? Non. Je ne réponds pas si ce n'est un sourire mimétique. « Le premier qui te fait des misères je lui arrache la jugulaire. » Je regarde Nicola. « Un poète. » Je pense tout haut. En réalité j'apprécie, je sais que les loups peuvent être très protecteurs. J'espère qu'il le sera assez pour deux. « Merci. » Je formule difficilement. Je crois que j'assume pas de me faire protéger. Mais c'est de ma faute. « En tout cas j’espère que tu caches un truc bien puissant sous ta carcasse de squelette. » Je grimace. Je vais le décevoir. Je me rend compte maintenant ce que ça implique un binôme. Je vais le décevoir, je vais nous faire perdre. Je me décompose en un quart de seconde. Je crois que j'ai la nausée, je vais être la risée de toute la capitale magique. J'attrape la main de Nicola. « Je me sens pas bien. » Mon dieu ! Ce qu'il a dit ne me parvient pas à l'esprit.