C'est vrai que je lâche la jolie fille, Maisie, peut-etre que j'aurais pas dû, je sais pas, peut-etre qu'elle est un peu fâchée maintenant. J'irai m'excuser après, comme ça, on sait jamais, si elle est vexée, Maisie. en plus, je ne lui ai même pas répondu. Je cherchais Lisa, c'est pour ça, j'ai écouté, un petit peu, quand même, mais moi, y'avait que Lisa dans ma tête. D'autres gens entrent après nous, mais ce n'est toujours pas Lisa. C'est pas grave, j'attends, voilà.  Chaz, Beha, Milo, America. J'essaye de retenir les prénoms, je crois que c'est important, un peu, et de toute façon, j'ai rien d'autres à faire moi, puisque Lisa n'est toujours pas là. Je sais pas ce qu'ils attendent. Ça m'énerve. Un peu. Mais je reste calme, je crois, j'essaye, même si j'suis anxieuse, trop anxieuse, mais ça va, pour le moment. De toute façon, elle est venue ici avec moi, elle doit rentrer, c'est obligé ça. Le garçon, Milo, il s'assoit à côté de moi. C'est pas grave, il reste ma place pour Lisa, personne ne l'a prise pour l'instant. Il me pose une question, Milo. "je." je sais pas quoi lui répondre moi, et puis, elle est bizarre sa question, voilà, elle est trop bizarre. "non ?" je demande. Je ne sais pas si c'est ce qui veut entendre, moi, j'aimerai bien lui répondre ce qu'il veut, ça me dérange pas. "non, je crois pas." je réponds, avec un peu plus d'assurance, je crois que c'est ça, ce qu'il veut entendre, je le regarde, une seconde, une toute petite, avant de regarder ailleurs, là où les autres candidats arrivent, mais ce n'est toujours pas Lisa qui franchit la porte.

On continue sur notre lancée avec deux candidats de plus ! C'est le septième binôme à faire son entrée sur le plateau, et quel binôme ! Quoi ? Que dites-vous ? Une page de pub ? Très bien, une page de pub. Nous revenons donc dans quelques minutes ! ... Non, en fait, non. Pas de pub ! On n’interrompt pas Golden Valor ! Je disais donc, il est temps d'accueillir le prochain binôme !

Entre la brunette au prénom monosyllabique et le blondinet au prénom anticonstitutionnellement long, on ne sait plus où donner de la tête ! Faites un triomphe à la brune incendiaire et au.. au gars avec le bonnet !

Maquillée, habillée, coiffée. Prête, je suis censée l'être. Ce n'est pas vraiment l'état d'esprit dans lequel je me trouve à cet instant ; cette boule à mon ventre me le rappelle d'ailleurs constamment. Face au miroir de ta loge, je me contemple. Putain mais qu'est-ce que je fous là, je me dis. Les divers préparateurs m'ont atifée de tellement d'artifices que je ne me reconnais presque pas. Un coup d'oeil de chaque côté de mon visage, je suis plutôt contente du résultat. Même ce reflet  n'est pas moi. « Je est un autre. » Cela fait sans doute partie du jeu, je présume. Je crains la suite tout autant que je suis impatiente. C'est ma meilleure amie qui m'a inscrite, évidemment ; jamais il ne me serait venu à l'idée toute seule de participer à ce genre de truc mais qui sait, ça peut être marrant. Par contre, gros foutage de gueule les deux valises maxi. C'est cinq qu'il m'aurait fallu. Soupir. C'est alors que l'on appelle mon nom. Boum. C'est l'heure ; c'est à moi. Mon tour est venu. Mon cœur palpite. Il faut que j'aille sur le plateau, sous les flashs qui crépitent. Mon binôme à mon bras, on avance d'un même pas. Synchro, parfaits. Télévisés à souhait. Je n'sais pas encore quoi penser de la personne avec qui je vais participer à l'émission, seul l'avenir me le dira. Enfin si, il est canon mais il a l'air con. Il n'arrête pas de râler, je sens qu'on va bien s'entendre. Pour le moment, je me concentre avant tout sur mon arrivée. Il faut, en revanche, que, moi, fasse bonne impression au public et aux autres candidats. Ma robe bleue pailletée est magnifique, et rappelle la créature que je suis. Les stylistes ont insisté pour que je la porte, et je n'ai pu refuser. Pas que je sois docile, non, ce n'est vraiment pas mon genre de dire amen à tout. Mais celle-ci me plaisait tellement à croire qu'ils ont tapé dans le mile et ont déjà cerné mes goûts. A moins que ce ne soit simplement la couleur qui aille le mieux avec mon teint. Mes jambes qui ont repris forme humaine depuis que je ne suis plus dans l'eau, ne me rendent pas à l'aise. C'est dans l'océan que je me sens toujours le mieux, que je suis moi. Cette sensation de malaise grandit en moi mais de l'extérieur je ne laisse rien paraître. Jamais. Toujours aussi froide, insensible, stoïque. C'est bien là la Saana que tout le monde connait. L'impénétrable. Afin de ne pas arriver en retard je presse le pas. J'ai opté pour le naturel, et ai décidé de ne pas me créer de personnage ; j'en suis déjà un à moi toute seule. « Saana. » je souffle à l'intention des autres candidats avec un demi-sourire à peine feint, tandis que nous arrivons au bas des marches.

Beha n'avait pas dit un mot. Ni à son partenaire, ni à personne. Trop d'informations tuaient l'information. Elle se contentait d'écouter, d'interpréter et de se souvenir. Les races, les prénoms, les réactions. Certains avaient l'air sans peur, d'autres douteux, d'autres sous drogues. Faire la part des choses, c'était ça qui restait l'importance de la soirée. Les loups-garous, la fée, la sirène et le triton, tous ces noms défilaient à une vitesse impressionnante. Cependant, Beha semblait rester stoïque, ne faillant pas une seconde. Quand elle croisait le regard d'un candidat, elle offrait un léger sourire, puis tournait le regard vers une autre information, toujours le dos droit. Elle se mordillait la lèvre, hésitant à parler à Chaz. Elle aurait toutes les nuits de la semaine pour ça, ce n'était vraisemblablement pas d'importance pour le moment. Elle reprit ses esprits, tendit son oreille et écouta attentivement. En faisant les comptes, on était déjà à trois loups-garous, deux fés, deux sirènes et un triton, cinq humains dont un sorcier et pour finir, un satyre. Les pouvoirs des humains n'étaient d'ailleurs pas dévoilés et c'était probablement ce qui effrayait le plus Beha.
Une des choses marquante aux yeux de l'humaine était la beauté des candidats. Sérieusement, si elle n'était pas dans une compétition, elle pourrait s'imaginer à la plage pour tous les reluquer. Même les filles. Surtout les filles? La brunette ne savait plus où en donner de la tête. Elle attendait le nouveau couple de candidats sortir des rideaux, sans même cligner des yeux. Elle aimerait bien, pour une seconde, se rendre invisible aux yeux des candidats, se taper la joue, était-elle bien en vie? Avait-elle vraiment toutes ces espèces en face d'elle? Elle prit une longue respiration, et récupéra son calme dérangeant.

Un cigare aux lèvres, c'était le principal attrait qui me rendait attirante. Attirante, tout à fait, c'était le mot. Aux yeux des gros camionneurs par exemple, ou des prostituées, ou bien des macs. J'étais attirante. Recrachant la fumée, j'écrasais lentement le cigare sur la bordure d'une chaise, il y avait marqué non fumeur juste au dessus de moi. Oh vraiment ? C'est du moins ce que la gamine aux cheveux hirsutes s'empressait de me déballer. Bien, bien. Je m'amusais ainsi à écraser un peu plus celui ci, traçant bientôt des petits cercles rien que pour en foutre un peu plus par terre. Rien à foutre, c'n'est pas moi qui ramasse. Je jetais un énième coup d'oeil à la glace, me demandant bien en quoi ils allaient me changer. Je ne mettais pour ainsi dire jamais de maquillage, probablement parce que j'étais bien trop occupée à mettre mes mains dans une quelconque cambouis magique. Alors à quoi cela pouvait bien servir que de se faire belle lorsque l'on était à la tête d'un des plus grands services de réparations du monde magique. Je travaillais pour tout le monde, on me surnommait même la "technicienne en chef". Capable de vous réparer les choses les plus compliquées en quelques secondes et sans réel matériel, j'avais réussi à construire ma vie à partir de ruines, un chantier sans réelles fondations. Mais j'en étais plus qu'heureuse, au fond. C'est finalement après quelques heures de travail et de sélections de vêtements que je me retrouvais ainsi vêtue. A vomir n'est ce pas ? Pour sûr que demain je retrouverai mes longs tee shirt ainsi que mes baskets, mais ce soir, il fallait faire plaisir à la production. Et qui disait faire plaisir à celle ci, disait bien s'habiller. Être présentable. Quelques mots que j'avais parfois bien du mal à comprendre. Sortant un chewing-gum de ma poche, je le glissais entre mes lèvres tout en regardant la coiffeuse qui semblait exaspérée. « Quoi, tu vas m'dire que c'est interdit de bouffer aussi ? » non mais on ne sait jamais, voyez. Je me levais donc de ma chaise et m'apprêtait à me diriger vers l'endroit où se tenait mon "partenaire". En vrai, je n'avais pas de partenaire. Juste une personne qui me servait de support lorsque j'avais besoin de souffler. Ok, j'avais donc un partenaire, mais bon, c'était pas vraiment une priorité. « Vi. » que je lui adressais en un maigre sourire. Pas que j'étais de mauvaise humeur, non, mais en fait ouais. J'avais rien contre lui hein. « Si tu vois que je fais la tronche, c'est juste parce que je suis agoraphobe. C'est genre, mon moyen d'intérioriser cette envie de leur péter la gueule, à ces brailleurs. » c'est vrai quoi, ils étaient bruyants sur le plateau. Non mais sinon, je suis de très bonne humeur, hein, faut pas croire ! Enfin bref, on est annoncé donc je suppose que hm... eh bien c'est à nous ? « Me demande pas de faire bonne impression, même avec tous les efforts du monde ça n'arrivera jamais. » non, surtout que ma démarche n'avait pas grand chose de gracieuse. Bon et du coup nous rejoignons le plateau, parfait.

Je ne sais plus ou donner de la tête je regarde un peu partout, émerveillé par les projecteurs dont la lumière me pète les yeux de manière abusive. Bon, la fille à côté de moi, n’a pas l’air très réceptive, je me décale d’un rang pour laisser mon binôme s’installer, la pauvre fait un peu tâche parmi toute cette jeunesse, enfin, elle est quand même bien conservée pour son vieil âge. En tout cas elle est loin de respirer la classe et le savoir vivre qu’on m’a enseigné durant la semaine, elle m’intimide un peu… Elle ne rigole pas, franchement comme ça à première vue, je dirais qu’elle est aussi douce qu’un requin en rut. J’la regarde et tente de briser la glace. « Sinon, j’suppose que ça doit t’arriver que très rarement d’être sympathique non ? Genre toutes les deux ou trois éclipses solaires… » Je m’interroge. Du beau monde est en train d’arriver, j’me sens un peu mal à l’aise je dois dire, Willy me manque, mon récif aussi, les relations sociales avec des crustacés sont plus simples j’ai l’impression. J’crois qu’un gars pas loin fait un commentaire sur moi à la sirène dont j’ai croisé le regard tout à l’heure. Ouais je l’ai reconnu, une belle blonde. Elle a l’air aussi timide que moi. J’suis au dessus de toute cette rage et cette haine, dans le fond le pauvre doit être jaloux, lui est un chien galeux, moi je suis une créature légendaire… Hum. « Il manque un buffet par ici, je meuuurs de faim … T’as pas des algues sur toi par hasard ? Non ? Aucune chance ? » Une magnifique rousse pose ses fesses sur le siège à côté du mien. Elle me tend sa main mais je suis trop préoccupé à regarder ses yeux, son visage, toujours l’air niais/béat/émerveillé. « Seg…en » Je secoue ma tête en avant.« Woow, c'est beau comme nom ! » J’embrasse sa main comme Anne-Marie, ma professeur de savoir vivre me l’avait enseigné. J’sens une sensation bizarre dans mon pantalon… Oh… Oui, mon entrejambe mystérieux s’affole un peu je crois. « Oh… Je vois » Je croise les jambes pour cacher la chose ni vu ni connu. « Moi c’est Milo. T’inquiètes si je bave, c’est tout à fait normal, préviens moi juste. » J’suis pas habitué à tant de beauté quoi. Un mec au fond de la salle me matte depuis tout à l’heure (reno). Il a l’air exaspéré, j’vais essayer de lui transmettre un peu de ma joie de vivre en lui faisant un petit signe. « COUCOUU ! »

Et bien, et bien ! Je me rends compte que je manque à tous mes devoirs d'hôtesse, chers téléspectateurs ! Il me faut rattraper cette erreur. Ainsi, toi, jeune puceau de Golden Valor, qui regarde pour la première fois cette émission, je suis La Vieille Fée, et c'est moi que toi ainsi que les candidats allez adorer et aduler pendant plusieurs semaines ! En effet, directrice de l'institution de Golden Valor et gardienne de ses mystères, c'est moi qui fait la pluie et le beau temps pour nos candidats adorés ! Mon humeur leur fera aimer la vie ou au contraire, regretter d'être venus au monde, j'sais pas, on verra bien ! Au fait, ne t'inquiète pas si tu ne me reconnais pas toujours, j'aime assez adapter la couleur de mes cheveux à mes humeurs, ou l'accorder avec ma robe. D'ailleurs, toi là-bas, oui toi, dans le public, avec tes boucles d'oreilles en forme de satyre, je me vois dans l'obligation de te dire que tes chaussures jurent totalement avec ta tête, ça fait peur à voir. Qu'est-ce que je disais ? Ah oui, c'est moi le boss. Je fais les règles - et les modifie si je veux - et je veille à ce qu'elles soient appliquées. Mais ne vous inquiétez pas, vous allez m'adorer vous verrez. Si ce n'est pas déjà le cas. Quant à nos vieux téléspectateurs, welcome home bitches !

Maisie n'arrive pas à tout écouter. Les présentatrices – elle croit – et les arrivées des candidats. Elle ne comprend pas bien pourquoi crie, alors qu'elle parle doucement, elle. Peut-être bien qu'elle n'est pas dans son élément et que c'était une mauvaise idée de venir ici. Non, non elle est toujours prête à partir à l'aventure et donc, à dépasser sa nature pour voir qu'elle est forte. Mais pas au niveau des relation « humaine », malheureusement. Non, elle parlera toujours avec cette petite voix enfantine et elle n'arrivera jamais à imposer sa voix. Elle s'y fait à la longue. Alors elle répond doucement : « Effectivement. C'est très intimidant... » Qu'elle ajoute, un peu pour ne rien dire, parce qu'elle ne faisait que répéter ce que la jolie Breiv venait de dire. Mais elle appuyait ses dires. Elle trouvait ça affreusement flippant de se dire que son image est projeté un peu partout et de savoir que ses propres parents ne savent pas vraiment où elle peut bien être. Elle se dit qu'elle aurait peut-être dû les prévenir en sachant qu'elle était prise, mais non. Elle n'en a rien dit. Elle attend et puis elle crache un petit morceau de conversation. Elle essaye de se faire violence, quitte à serrer son tabouret si fort entre ses mains pour vaincre sa timidité et c'est quand la belle lui dit qu'elle n'est pas très habitué au monde humain, que Maisie réagit. « Oh mon dieu. » Elle pose sa main sur sa bouche. Elle se rend de ce qu'elle venait de dire en fait et que ça pouvait être mal perçu. « Quand je dis que j'ai du mal, je voulais dire que... Que je n'ai jamais vu que des centa... Que des personnes de mon espèce, dans ma vie. Je n'ai jamais vraiment vu d'humains, de loup-garou et autres, avant... Avant de passer le casting. » Elle s'explique très mal. Cafouille. En plus elle ne veut pas dire qu'elle est centaurette alors que tout le monde le sait, normalement. Peut-être que si un autre individu de son espèce venait se présenter à elle, elle sera plus à l'aise, mais ce n'est pas le cas. « Tu comprends ce que je veux dire ? Je ne veux surtout pas dire que je n'aime pas les autres... Espèces...» Elle croit bien que c'est le moment d'arrêter de parler. Elle fait une grimace en posant ses pupilles sur l'énergumène qui s'agite, ceux qui sont vulgaire et ceux qui parlent fort, justement. Ils doivent être intéressant.

Quoi ? Attendez, je n'ai même pas eu le temps de terminer mon essence de licorne ! Nom d'un sabot de satyre, c'est impossible de se désaltérer en paix, ici ? Très bien, très bien, mon public me réclame, je dois lui rendre son amour, c'est normal. Me revoilà donc, très cher public, pour accueillir un couple d'humains qui saura sans nul doute retenir votre attention. Enfin, autant que les autres candidats quoi.

Tous de "i-ha" surnommés, je ne doute pas que ces deux malheureux petits humains bruns et souriants sauront vous faire rêver, alors acclamez-les, s'il vous plait, comme il se doit !

En fait Maisie était tout mignonne et essayait coute que coute de faire comprendre à Breiv qu’elle n’avait rien contre les autres espèces, ce qui rassura la sirène qui se sentait tout de suite plus détendue en discutant avec elle. Elle lui adressa un sourire et prononça : « Je comprends, ne t’inquiète pas. » C’était dingue ! c’était elle qui rassurait les gens maintenant ! Le monde à l’envers. Breiv avait besoin d’énergie. Une sorte de douche de joie de vivre. Elle sentait que le stress montait et nouait son ventre et plus elle regardait autour d’elle plus le malaise était intense. La foule était immense et les regards étaient plaqués vers eux comme des charognards guettant leur futur repas. Bref, rien de bien rassurant. Elle se demandait à présent ce qu’elle pouvait bien foutre là, au milieu de ces gens étranges. La plupart faisaient la gueule et un pétait carrément un plomb contre son pauvre siège qui ne lui avait pas fait grand-chose (Reno). Breiv reçut son agressivité en pleine tronche comme s’il l’envoyait tout autour de lui et elle préféra détourner son regard. Celui-ci tomba automatiquement sur Milo. Un triton. Cela se voyait à sa manière de marcher, il ne devait pas avoir trop l’habitude de la vie sur Terre, tout comme elle-même. Elle aurait donc un collègue, ce n’était pas déplaisant. Il courait un peu partout et faisait des gestes bizarres – du genre baise main et tout. Elle décida qu’il serait sa source d’énergie ce soir-là, faute de mieux. Elle se leva et se plaça près de lui. « Hé ! » Elle en revenait pas de sa propre initiative et était très fière d’elle « Moi c’Breiv. Je… suis une sirène, comme t-toi. Enfin, j’veux dire, autant que toi t’es un triton. Enfin… Tu as compris, non ? » Elle aurait mieux fait de rester assise tiens, d'autant qu'il était juste à côté du psychopathe de service, le gars allergique aux sièges (Reno).

Je tourne la tête vers mes voisins de siège lorsque le triton secoue sa main en hurlant, juste pour vérifier que le type ne s’adresse pas à quelqu’un d’autre. Putain le gars n’a pas honte, non ? Visiblement non. Reste toujours la possibilité qu’il aperçoive son ami imaginaire Polochon, avec la substance qu’il a ingurgitée tout est possible. Je lui jette d’abord un regard glacial qui signifie clairement ‘t’as un problème ducon ?’, mais le visage de ma mère en train de me sermonner à propos de faire des efforts ne cesse de m’apparaître. Aussi j’esquisse une espèce de sourire crispé qui ressemble davantage à une grimace avant de détourner le regard pour contempler mon binôme. Je crois que ma partenaire ne m’en veut pas trop de l’ignorer comme si elle n’était qu’une statue affreuse dans un musée, tant mieux ça m’épargnera d’une explication foireuse pour justifier mes trois pas sur le côté pour éviter de m’en approcher trop près. Et là, une information traverse mon cerveau l’espace d’une seconde, et mon visage reflète l’angoisse la plus absolue. Les candidats de la saison un partageaient le même lit, non ? Oh bon sang de bordel … Je tente de me calmer en me disant que la vieille peut encore changer d’avis et qu’au pire, je pourrais toujours m’éclipser discrètement pour aller m’échouer sur un canapé. Il y aura forcément un canapé. Ouais. D'autant qu'elle me lance déjà une remarque désobligeante sur ma capacité à grogner. Salope. Je me contente de lever les yeux au ciel en m'éloignant d’avantage vers l’un des candidats les moins attirants de l’aventure, soit la vieille au complexe de Peter Pan (America). Le problème c’est que ça me rapproche aussi du triton presque nu (Milo), et je me dis que cette salle est vraiment remplie de pièges. Un peu comme dans Cube. Mais c’est la situation idéale pour tester mes capacités de socialisation. SOCIALISATION. Sauf que voilà, je me suis à peine penché vers le triton qu’il croise les jambes pour dissimuler … BORDEL c’est dégueulasse ! On m’avait jamais dit que les poissons étaient pires que les satyres, merde. Enfin visiblement il n’a pas l’air très à l’aise avec tous les concepts du corps humain, aussi je décide de m’improviser professeur d’anatomie. « Ça s’appelle une érection. Ça arrive quand t’as envie de baiser. » C’est bien comme début pour s’intégrer, non ? Merde, c'était carrément naze en fait, je crois que je viens inconsciemment d'essayer de désigner un autre pervers pour éviter qu'on m'attribue ce rôle. Enfin, heureusement une créature aux gros nichons vient me secourir en se présentant (Breiv), et je laisse mon regard errer sur les courbes qui se devinent à travers sa robe moulante. Ça ne dure que quelques secondes, parce que mes yeux se détournent vivement du spectacle tandis que je lâche un grognement. Ils ne pourraient pas mettre des fringues plus décentes ? Ouais elle n'a pas de décolleté, ET ALORS ?

Mon binôme s'énerve tout seul sur son tabouret, si bien qu'il me transmet sa colère trop bien communicative. Et il faut dire que je n'suis pas du genre patiente. « Putain mais tu vas arrêter de râler ou pas ? » Première interaction délicate mais qui me représente bien. Depuis que l'on a été mis côte à côte dans les coulisses et jusqu'à la descente des marches, le jeune homme a dû s'énerver au moins cinq fois. Dingue. Ça promet d'être joyeux notre colocation. J'étouffe un rire, tout en regardant le nouveau binôme descendre les marches à leur tour. Les nouveaux candidats s'enchaînent. Discrètement j'observe tout autour de moi. Visiblement, je ne suis pas la seule sirène. Une blonde aux formes avantageuses qui semble cependant plutôt timide en est une aussi ; je me promets d'aller lui parler dans la soirée. Bien que je ne sois pas de nature avenante et que ce soit en général toujours les gens qui viennent à moi. D'ailleurs, un triton du nom de Milo – si j'ai bien retenu – vient à la rencontre de Reno, celui avec qui je vais faire équipe durant toute cette aventure. Comme ce n'est pas à moi qu'il s'adresse, je me contente de le fixer et de le regarder faire. Il semble particulièrement agité voire même un peu extraverti, mais drôle aussi. Un sourire léger se forme sur tes lèvres tandis que je reste silencieuse, observatrice toujours. Puis je ne peux pas m'empêcher de lui faire une remarque, après avoir cependant tourné sept fois ma langue dans ma bouche avant de parler. Enfin, au sens figuré du terme. « Pas trop galère la vie hors de l'eau ? » Etant moi-même une fille de l'océan mais n'ayant aucun mal à me fondre parmi la foule humaine, je me permets de me moquer légèrement.

Ça va faire une journée que je n’ai pas vu Lilou. Je commence un peu à m’inquiéter, je me demande comment elle va, comment elle se sent. C’est moi qui l’ait poussé la dedans après tout, elle m’a suivie mais voulait-t-elle vraiment y participer ? Je crois bien que non, la violence c’est pas trop son truc. Plus les minutes passent, plus le stress monte, la culpabilité avec. Beaucoup de monde s’active autour de moi, ça n’arrête pas. Maquilleuse, coiffeuse, styliste. Je déteste ça. Franchement ça sert à quoi de se foutre plein de maquillage  sur la gueule et de mettre des fringues classes, bien habillées, alors que durant l’aventure les gens vont te voir au naturel, sans tout ce superficiel ? On va avoir des surprises je le sens. Lilou ça la gêne pas, j’crois bien qu’elle aime bien qu’on s’occupe d’elle. J’essaie de me rassurer, elle va bien. Sauf que je sais quel jour on est, je sais que c’est aujourd’hui, ce soir, qu’il faut que je l’aide. Je ne peux m’empêcher de m’inquiéter. Je porte ma main à ma bouche pour me ronger nerveusement les ongles quand la maquilleuse me fiche un coup de patte dessus. « Ça va pas non ? Puis ça suffit, si vous voulez mon avis, vous en avez plus besoin que moi. » que je lui dis en désignant son pot de fond de teint. Elle n’a pas l’air d’être contente, mais je crois qu’elle a enfin capté que je m’en fichais de tout ça. Cinq minutes plus tard elle avait fini, elle en a mis moins que prévu, elle est déçue ça se voit, vexée aussi. Tant pis. C’est au tour de la styliste, elle me fait enfiler une petite robe noire et blanche, je suis plutôt satisfaite, elle reste un minimum décontractée. Mon short me manque, quand même. Ça y est, c’est l’heure d’entrer en scène. J’espère que Lilou est là, qu’elle n’attend pas depuis trop longtemps. Je jette un coup d’œil à mon binôme. Brun, tatoué, plutôt beau. Je souris, au moins à défaut de ne pas avoir Lilou, on ne m’avait pas refilé un laideron. « Salut, Lisa. » lui dis-je  pour faire les présentations. Ça y est, on y est, le plateau. Je cherche Lilou du regard sans la trouver, par contre mes yeux rencontrent une candidate particulièrement ridée (America). « Mondieu, la vieille se sentait seule alors elle a appelé des renforts ? » que je lance avec un rire plus méprisant que je l’aurais voulu. Je suis gentille, en vrai, oui oui. Je trouve finalement la petite blonde pour laquelle je m’étais inquiétée toute la journée, en bonne compagnie. Je m’assois rapidement sur la chaise libre à ses côtés et la serre dans mes bras. « Ça va, tu vas bien ? » que je lui dis plus vite que je ne l’aurais pensé.

Dieu seigneur, cette année ils ont couplé les humains deux par deux, que vois-je ! Oui cette année, ou plutôt cette saison - vous savez quand on est tellement ancienne comme moi, on perd la notion du temps - ils ont décidé de ne plus équilibrer les candidats en parts égales d'humains et de créatures. Fini les binômes bestiole plus humain égale coeur, cette saison on mélange tout ! Accueillez donc tout de suite, le prochain binôme, constitué de deux humains.

L'une fait mal, l'autre guérit, disons qu'ils sont faits pour être ensemble et qu'ils sont complémentaires ! En espérant qu'il n'y ait pas trop d'électricité dans l'air entre eux... Quoique je pense que je préférerais encore les voir se battre que de forniquer dès la première semaine, ces deux-là... La fight c'est plus jouissif que l'amour. Oh oui.

J'suis donc assis sur ce putain de tabouret qui commence à me faire mal au cul. J'suis placé à côté de mon binôme. Beha, c'est comme ça qu'elle s'appelle, je crois. Je regarde la vieille et la v défiler à tour de rôle pour faire leurs speechs. J'ai l'impression qu'elles sont de plus en plus folles à chaque fois. Je reste là, sans bouger, sans parler. Juste en souriant. Je souris parce que les candidats ont vraiment l'air d'avoir des QI de pétasses aux gros seins qui fait un téléphone avec sa main. Mais non, je ne dis rien, je les observe, je les suis des yeux, je regarde où ils vont s'asseoir. Un des candidats, Milo, je crois, à l'air vraiment dérangé. Il parle beaucoup, et raconte n'importe quoi. J'me dis qu'il est bizarre, puis je passe à autre chose. Je regarde les autres arriver. Des belles brunes, des rousses, des blondes. Des mecs aussi. Certains ont l'air plus sérieux que d'autres. Stratégie ? Oui, j'imagine. Je fais passer le temps en regardant un peu partout. Je jette un oeil dans le public et je souris à la première personne qui me regarde fixement. Je remets mes cheveux en arrière pour éviter d'attirer l'attention. Puis je continue à sourire comme un automate. Mon regard part sur le côté, je regarde Beha du coin de l'oeil. Je sais pas si je dois lui parler. Un duo de brun entre sur le plateau. Et je suis toujours là à attendre que quelque chose se passe. J'me décide à tourner là tête vers mon binôme. Puis je me dis que non. Alors je retourne à ma position initiale. Et puis en fin de compte, si. « c'est donc avec toi que j'vais devoir passer mon aventure ? » Je continue à sourire, pour rien.

Bon, mon partenaire n'était de toute évidence pas un de ces gars bavards qui avaient un minimum de répondant. Tant pis, de toute façon je ne comptais pas faire ami-ami avec un fé rachitique. Détrompez-vous, je n'avais rien contre les fées, non, mais tant qu'il ne se montrerait pas un peu plus aimable, vous vous doutez que je n'irai pas vers lui. Tout à fait, c'est moi qui parlait d'amabilité. Non mais il était normal de rester un minimum en communication avec son partenaire non ? Or là il me disait limite d'aller me faire foutre. Bien. Je lui en aurais probablement déjà collé une si il n'y avait pas autant de monde autour de nous. Oh et je ne vous parle pas de ces petites baffes de gamines hein, un bon vieux coup de poing ferait l'affaire. Poussant un soupir, je lui lançais un regard façon mama africaine, avec la main passant devant mon visage, comme pour l'effacer, et décidais d'aller voir ailleurs. Ouais, voilà, j'allais simplement foutre le camp, de toute façon il n'y avait que ça à faire. Pauvre type. Bon, je vous l'accorde, je m'emballais peut-être un peu trop vite. Mais qu'il aille se faire foutre sérieux. Fourrant mes mains dans mes poches, je me dirigeais donc vers un autre siège. Il y a un petit groupe qui s'est formé autour d'une meuf à la poitrine xxl (BREIV), un mec avec un sourire de gamin de treize ans (MILO) et d'un gars à moitié défiguré (RENO). Bien, ils ont l'air plus ouverts... sauf pour le dernier qui tire la gueule. Ok. Bon, j'fous quoi moi du coup ? Allez j'vais vers eux. Faut se présenter c'est ça ? Comment je me présente, hm... « Salut, ça gaz ? » que je leur dit aux trois, en arquant un sourire maladroit. Ok, c'était pas si mal comme première approche. « J'suis Vi. C'est mon prénom... Vi. T'sais, pas comme un diminutif quoi, le vrai prénom. Vrai de vrai. Vrai de Vi. Haha. » bon dieu, que quelqu'un me fasse taire « Sinon il m'arrive de me la fermer aussi, donc je vais tenter de faire ça. » et c'est probablement mieux... comme ça.

cette lettre putain. puis ce coup de fil. que rêver de mieux. enfin un souhait qui se réalisait. terminé les heures à attendre une réponse, à se ronger les ongles. c'était bon, c'était parfait. tu pénètres dans les studios, le visage un peu fermé comme à ton habitude. tu avances, on t'accueille presque aussitôt. « c'est bien moi. » je suis plusieurs personnes. j'aurai finalement passé ma journée à être pris en photo, à être maquillé, coiffé, habillé et tout c'que vous voulez. j'm'assois sur le tabouret et j'crois mon regard dans l'immense glace. une jeune femme vient jouer de son pinceau sur mon visage. j'n'aime pas vraiment le fait que tout soit super télévisé, mais c'est comme ça. je soupire un peu. je me fixe dans le miroir et là, le doute me ronge.
est-ce une bonne idée ?
je ne sais pas au final.
je verrais bien.
les minutes passent, au m'amène derrière le rideaux. on doit sourire, je rencontre ma partenaire. brune, assez jolie. je la regarde quelques instants. « salut. » j'n'ai pas grand chose à lui dire. tout ça, tout ce faux, c'pas vraiment ma tasse de thé. puis on aura tout le temps d'apprendre à se connaitre. elle attrape délicatement mon bras, c'est la procédure. puis on avance, on descend les immenses escaliers pour aller s'asseoir avec les autres candidats, dans les tabourets. j'ai hâte. en tout cas intérieurement, je saute de joie. même si mon expression laisse plein de mystère.

Bon, la vieille s'emballe un peu, il est temps que la caméra braque à nouveau sur ma pâleur vertigineuse. Cette saison, comme cela a été annoncé, sera symbole de rebondissements en tous genres et de nouveautés ! Une première nouveauté cette saison, la création de cagnottes (ou bourses) pour les candidats. Chaque candidat se verra remettre dès son entrée dans l'aventure une petite bourse avec son prénom dessus. Il devra en prendre soin et en aucun cas se la faire voler ou la perdre. Dans cette bourse, le candidat mettra ses dragmes, nouvelle unité monétaire de l'émission. Le candidat pourra gagner des dragmes au rythme des entraînements, des duels, ou des activités prévues en semaine ou sur les primes ! Lorsque qu'il y aura possibilité de gagner des dragmes cela sera toujours annoncé. Une fois des dragmes récoltés ou gagnés, ceux-ci pourront être dépensés. Mais pas n'importe comment. En effet, ils pourront être mis en péril durant des dilemmes ou des choix dangereux lors des primes ou des animations mais ils serviront également de monnaie d'échange pour vous procurer les produits se trouvant dans la boutique. La boutique ? C'est quoi ça, la boutique ? Une nouveauté encore ! Une fois dans l'aventure, vous trouverez - je ne sais où encore, vous le découvrirez par vous-même - une boutique. Cette boutique ne sera pas ouverte tout le temps, il y aura des conditions et des prix fixés pour pouvoir acheter des avantages pour l'aventure. Je ne vous en dis pas plus pour le moment, vous en saurez beaucoup plus en découvrant la boutique... Une dernière chose, traitez votre bourse comme votre précieux. Ah j'oubliais ! Chaque candidat reçoit, comme cadeau de la maison, 20 dragmes pour commencer son business. Ce que la production est gentille quand même, elle a pitié de vous, pauvres petits mendiants... Quoi, mon temps de parole est déjà écoulé ?

Je baille sans ménagement à la tête de la jeune sorcière chargée de me rendre plus beau que je ne le suis déjà. Elle s’évertue à formuler des incantations pour dompter une de mes mèches de cheveux qui part carrément en vrille. C’est inutile j’ai envie de lui souffler au creux de l’oreille, mais ce serait déjà donner trop d’importance à mon apparence. Je m’en fous d’être bien peigné. Je m’en fous d’avoir un air négligé qui me rendra affreusement sexy. Et surtout, surtout, je m’en fous des états d’âmes d’une petite créature magique incapable de se servir de ses dons pour s’élever davantage dans la société qu’en lançant des formules pour s’occuper de cheveux. Sans déconner. Alors, et bien je ne fais strictement rien. Je n’essaye même pas de ménager la jeune femme en créant une illusion pour modeler mon apparence comme elle le désire. Ce serait un jeu d’enfant pourtant, une infime concentration à réunir jusqu’à la fin du prime. Sauf que non, je ne suis pas d’humeur. Elle parvient tout de même au bout d’une éternité à faire tenir la mèche et m’expédie enfin vers l’étape fatidique avant que je ne devienne officiellement candidat. Mains coincées au fond de mes poches, je me sens comme un poisson dans l’eau au milieu de l’agitation ambiante, attendant d’un air parfaitement placide mon partenaire. Moulé dans mon costume, je fais un impeccable demi-tour pour venir à la rencontre de la donzelle qu’on m’apporte sur un plateau. Littéralement. En parlant du plateau, les portes s’ouvrent presque machinalement après qu’elle soit arrivée pour nous ouvrir le chemin vers celui-ci. Je m’autorise un regard en biais pour évaluer ses atouts. Très jolie, humaine donc sûrement plus gérable, fine... Je croise son regard et lui adresse instantanément un grand sourire sans sourciller. Le genre qui la fera se sentir comme si elle était la seule et l’unique qui m’intéressait, yeux pétillants en prime. Je suis bon, tellement que je suis prêt à parier qu’elle hésite très sérieusement entre m’octroyer une étiquette d’hypocrite ou une étiquette de crétin niais. Toujours laisser planer le doute sur ce qu’on est en réalité, c’est la clé de la réussite dans un tel jeu. « Je suis Shiva… » je lui lance dans un nouveau sourire en réponse à son prénom. On s’engouffre tous les deux sur le plateau et elle a tout juste le temps de me faire remarquer la présence d’une candidate plus âgée que la moyenne avant de filer vers une petite blonde. Bien. Je n’ai pas l’air con, tout seul comme ça. J’investis un tabouret libre silencieusement en observant silencieusement mes concurrents très bruyants. Ou du moins trop à mon goût. Qu'ils se taisent au moins à l'entrée des autres candidats, j'essaye de retenir les dons et caractéristiques de chacun.

Maisie aime déjà beaucoup Breiv. Si elle se sent seul, elle ira la voir. Elle n'a pas l'air d'être du genre à envoyer balader les gens et puis elle est très gentille, oui, elle l'apprécie déjà beaucoup sans savoir rien d'elle. Elle comprend en tout cas ce qu'elle veut lui dire, ce qui la rassure, parce qu'elle ne voulait pas avoir un statue de méchante, parce qu'elle est très loin de l'être. À des années lumières. La blonde s'intéresse à quelqu'un d'autres. Elle, brune, elle regarde les autres aux alentours. Elle n'oserait pas s'imposer à ceux qu'elle considère comme populaire. Ceux qui sont trop beaux, trop belles, trop... Tout. C'est méchant de juger comme ça, mais elle est trop comme ça pour penser autrement. Ses pupilles se posent sur une jeune femme, mais une autre jeune femme blonde lui parle, alors elle détourne son attention. Deux personnes d'un coup, ça fait justement beaucoup pour elle. Pourtant, le temps qu'elle réfléchit, en fait, elle est déjà debout. Dans l'idée d'aller s'asseoir à côté d'une autre personne. Elle ne sait pas, alors elle fait un tour sur elle même et elle s’assoit à côté de quelqu'un. Au hasard. Un garçon. (JEA). Elle aime bien les garçons, mais elle est intimidée par eux. Plus encore que par les filles, du coup, elle est encore moins à l'aise. Pire, elle rougit. Elle trouve que sa robe est trop voyante. Elle n'aime plus ses chaussures. Elle tourne doucement la tête en faisant attention qu'il ne la regarde pas et quand elle croise son regard, elle tourne son visage rapidement. Espérant qu'il ne l'ait pas vu, mais quand même, c'est trop énorme pour qu'il n'ai pas remarqué son visage. Elle fait une petite grimace. Me parle pas, qu'elle se dit dans sa tête, ne sachant pas vraiment où classer ce monsieur. Dans les parlent fort ou dans les parlent pas fort ?

Segen ne sait plus vraiment où donner de la tête, quitte à peine son binôme pour se retrouver projeter à côté d’un garçon dont elle ne connaît même pas le nom et une foule d’autres personnes. Elle remarque une blonde assise non loin d’elle (LILOU) qui paraît assez anxieuse, elle jette des regards sans arrêt aux nouveaux arrivants. Mais l’humaine ne s’en soucie pas vraiment alors qu’elle reporte son attention sur le garçon qui a toujours cet air complètement ahurie, le pauvre, c’est son état normal ? Il est peut-être malade. Il répète son prénom au ralentit avant de déclarer qu’il est beau. Segen fronce un instant ses sourcils, amorçant un geste pour retirer sa main mais ce dernier dépose un baiser dessus. D’accord, la connexion se fait lentement, mais elle arrive à comprendre. Il vient de lui faire un baise-main. C’est ce qui la décide à sourire quelque peu au jeune homme, Milo. Le jeune homme qui bave. Très bien. Segen récupère rapidement sa main finalement pour la poser sur sa propre cuisse et avant qu’elle ne puisse rajouter quelque chose, Milo s’égosille pour appeler une autre personne à l’autre bout de la pièce. Et voilà qu’un bataillon de personnes arrive. « T’as enclenché l’aimant à connerie ? » demande finalement Segen en voyant une blonde à obus (BREIV) s’approcher d’eux et qui se présente en tant que sirène. D’accord. Elle a donc affaire à un triton depuis tout à l’heure, tout s’explique. Et, alors qu’elle se lève, une nouvelle personne fait son appariation, le dit Reno. Tiens, il y a un supermarché qui s’appelle exactement comme ça en Allemagne. Segen croise ses jambes en observant le nouvel arrivant qui diagnostique une érection au triton. Elle fronce un instant ses sourcils mais ne relève pas, à la place une autre personne se ramène. L’aimant à connerie semble bien fonctionner. La rousse se lève donc de sa chaise, se trouvant face à Reno puisqu’ils les ont tous prit d’assaut, et elle lui adresse un léger sourire. « T’es mignon, mais si tu pourrais me laisser un peu respirer, ça serait vraiment sympa. » Oh il doit faire juste trois têtes de plus qu’elle, elle ne s’inquiète pas tout de suite et prend même les choses en mains pour le repousser quelque peu et pouvoir s’extirper de cet amas de poiscaille. Et Segen fait un pas sur le côté, réajustant sa robe avant de remarquer que la blonde de tout à l’heure est à présent en compagnie. Elle observe à droite et puis à gauche, certainement à la recherche de son binôme, mais il reste introuvable. A la place, un jeune homme est assis seul (SHIVA) et s’en approche. « Salut, je suis Segen. » déclare-t-elle en souriant ,réitérant son geste en tendant sa main en guise de salutation.

Peut-être que quelque chose ne va pas. C'est peut-être pour ça qu'elle n'est pas là, Lisa, parce qu'il y a quelque chose qui ne va pas, de son côté, à elle. Je crois que je commence à m'inquiéter un peu. En tout cas, y'a bien mon cœur qui s'accélère, et mes yeux qui virevoltent rapidement entre les candidats présents sans trop savoir où se poser exactement. J'essaye de les observer, les candidats, mais j'arrive pas à me concentrer, à me focaliser sur un candidat, rien qu'un seul, ou juste un petit groupe, j'y arrive pas à me décider, j'essaye de les voir, tous, là, en même temps, j'essaye d'entendre leur conversation, mais je n'arrive pas à grand chose non plus. Et y'a toujours Lisa dans ma tête, j'arrive à rien, de toute façon, j'arrive pas à me concentrer, je pense trop à elle, je sais pas où elle est, je sais pas ce qu'elle fait, ni pourquoi elle n'est pas encore ici. Deux autres candidats font leur entrée. Et je la vois, là, enfin. Elle est belle, Lisa, ils l'ont préparée, elle aussi, et ça marche, avec elle, parce qu'elle est vraiment jolie. Elle est avec un garçon, son binôme, j'imagine. Je comprends pas pourquoi ils ne nous ont pas mises ensemble, ça aurait été plus simple, pour tout. Et puis, elle vient vers moi, un sourire s'étire sur mon visage, ça va mieux, là, ça va mieux. Elle me prend dans ses bras, je niche ma tête dans ses cheveux, là, c'est bien. Elle me demande si je vais bien. J'ai envie de lui dire que c'était long, cette attente, avant de la voir, mais ce serait pas bien, je crois, de se plaindre. Et puis, elle est là, maintenant. Même si c'était bizarre, d'être séparée d'elle une journée, rien qu'une journée. Je me décale un peu, même si j'y resterai bien entre ses bras, moi. Je regarde un instant derrière elle, son binôme à elle, le garçon, Shiva. "ça va, et toi ? ça s'est mal passé avec Shiva ?" puisque c'est son nom, et qu'il est tout seul, là, sur un tabouret, je ne sais pas, je demande, peut-être que ça ne va pas, qu'ils ne s'entendent pas, je ne sais pas, moi.

Non mais pour qui elle se prend la mémé restée jeune via tricherie, hein ? Elle veut me voler la vedette ? Méfie-toi chère amie, tu es peut-être plus vieille que moi mais je possède bien plus de pouvoirs que tu ne peux l'imaginer alors, stay calm bitch. L'icône de Golden Valor c'est moi, tu n'es que la vulgaire présentatrice. Point barre. Sur ce, faites place aux deux prochains candidats !

Une peau froide ravissante à la beauté ensorcelante et un viril beau gosse, que demande le peuple ? Je vous le demande. On ne risque pas de s'ennuyer cette saison.

Breiv grimaça. Le psychopathe ennemi des tabourets venait de prononcer un mot qui lui déplaisait tout à fait. Erec… Bref. Elle se sentait mal. La tête lui tournait, elle devait s’éloigner de ce mauvais garçon qui lui envoyait un paquet de mauvaises ondes en pleine tronche ; cependant, une autre personne vint se greffer au petit groupe qui se formait, une certaine Vi, très élancée, fort jolie mais qui ne semblait pas forcément à l’aise non plus. Breiv trouvait sa tenue un peu… dérangeante. On voyait son nombril, quoi. Mais la demoiselle avait tout de même l’air sympathique, c’est pourquoi la sirène lui offrit un petit sourire – tout ce dont elle était capable dans son état de crise intense après les allusions que venait de faire Reno – et lui tendit la main. « Sa-salut. Je suis Breiv. » Elle inspira. « et heu… ouais, heu… ça gaz. Et toi, ça boom ? » ça se disait ça encore ? Par Merlin, non. Il fallait qu’elle se taise, absolument, qu’elle se terre dans un coin, à l’abri des regards. Qu’elle se carapate quoi.